Koumbia (Gaoual) : le maire de la commune rurale au point de demander le départ du sous-préfet de la localité

Depuis presque 72 heures, des divergences dans la compréhension de certaines dispositions du code des collectivités locales polluent et enveniment les relations entre le président de la Délégation Spéciale de la Commune Rurale de Koumbia, dans la préfecture de Gaoual, Kounnady Danso, issu de l’UFDG et le sous-préfet de la localité, Commandant Manchon Camara, officier militaire de son état, rapporte un correspondant de Guineematin.com en Moyenne Guinée.

Le président de la Délégation Spéciale de la Commune Rurale de Koumbia, Kounnady Danso a déclaré ce dimanche, 6 août 2017, au téléphone de Guineematin.com qu’il a été agressé verbalement au siège de la mairie par son sous-préfet de la localité, Commandant Manchon Camara.

« C’est vraiment un problème quelque peu sidérant de ma part. C’est après le passage d’une mission de l’élevage et une autre du PACV qui étaient venues s’enquérir du niveau d’avancement de la mobilisation des agrégats, que nous nous sommes convenus de nous rencontrer afin de pouvoir en faire un compte rendu aux membres de la Délégation Spéciale. Mais, à mon fort étonnement, on n’avait même pas fini de nous retrouver quand monsieur le sous-préfet a fait irruption dans nos locaux en m’insultant nommément. Il a dit que nous n’avons pas du tout le droit de nous retrouver sans lui faire un écrit. Je lui ai dis que ce n’est pas une session du conseil communal, c’est une simple réunion de compte-rendu entre nous les membres de la Délégation Spéciale. J’ai ajouté qu’on aurait si c’était un conseil. Il a dit que même dans ces conditions nous n’avons nullement le droit de nous retrouver sans lui écrire. J’ai dis tout sauf ça. Alors là, il m’a insulté. Il a pris les documents (mandats et registres de la CR), il est parti. Jusqu’à présent je n’arrive pas à me remettre de ses injures publiques qu’il a proférées à mon endroit devant des témoins. Jusqu’à présent, il n’a pas restitué ces documents de la CR. Il a appelé un conseiller auquel il a demandé d’aller les chercher, mais l’intéressé a dit qu’il ne va pas parce qu’il ne sait pas pourquoi le sous-préfet a pris ces documents. Nous avons voulu réellement demander son départ à cause de cet incident, parce que nous ne comprenons pas sa réaction » a-t-il expliqué avant d’ajouter avoir saisi la préfecture de Gaoual pendant l’incident même.

En attendant une réaction de cette tutelle préfectorale, Guineematin.com a réussi à joindre aujourd’hui, dimanche, 6 août 2017, le sous-préfet de la localité. Au cours de notre entretien, l’officier militaire, Commandant Manchon Camara a donné une autre version des faits.

« Il peut faire un bilan budgétaire des réalisations de sa commune sans appeler ou écrire au sous-préfet ou bien c’est une réunion politique qu’il organise à la mairie. C’est par rapport à ça, monsieur. Moi, je suis un sous-préfet. Je suis la tutelle. Il dépend de moi. Je dépends de lui. On doit travailler la main dans les mains. Dans les conditions normales c’est comme ça. Mais, le fait qu’on dise ‘’délégation spéciale’’, c’est ce qui a gâté notre administration. Il croit qu’il est délégation spéciale, c’est pour UFDG. Non ! Il est délégation spéciale pour la population entière de Koumbia. Pas UFDG, pas RPG, pas UFR. Il est maire pour la Commune de Koumbia. Par rapport à ça, je ne peux pas vous dire qu’un maire comme ça peut organiser une réunion de bilan sans informer la tutelle. Ou bien nous ne sommes pas en démocratie ? Si les leaders-là ne connaissent pas la démocratie, qu’ils passent à une école de démocratie. Cela est très bon pour nous. Moi, aujourd’hui, je suis militaire. L’armée est le garant de la démocratie. Vous voulez m’interviewer par rapport à la volonté de la Délégation Spéciale de Koumbia de délibérer sur un milliard et quelque alloués à la collectivité sans informer le sous-préfet ? Parce que j’ai dis de m’inviter à cette réunion de bilan ? C’est l’opposition qui commande la Guinée ? Ils sont de l’opposition, moi je ne suis pas de l’opposition. Moi, je suis la tutelle. Je travaille pour tout le monde. S’ils veulent faire une délibération sur un montant d’un milliard et quelques alloué à la Commune, ils doivent m’écrire. C’est clair. Faites passer çà ! » A vos ordre, mon Commandant !

De Labé, Idrissa Sampiring DIALLO pour Guineematin.com

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