Le peuple de Guinée doit être la priorité ! un responsable de la société civile dénonce

Parlement des jeunes leadersLibre Opinion : Alors que la majorité des Guinéens n’a pas accès aux soins de santé de qualité, des officiers sont cités dans des cas de corruption inacceptables aux Etats Unis d’Amérique. Il ne sert à rien de vendre la Guinée sans faire du profit pour les Guinéens. l’Incapacité de l’Etat Guinéen à combattre la corruption illustre  de manière saisissante le fossé économique qui sépare notre pays au reste du monde. Nos dirigeants ont toujours brillé par leur volonté à prendre des décisions créatrices de pauvreté chez les guinéens pour enrichir des gens malins vivant à l’étranger. 

S’il est établi que l’officier en question est impliqué dans cette affaire, il aura démontré ses limites quant à sa capacité de faire une vraie administration, concevoir des institutions économiques et politiques et mobiliser les ressources de l’Etat pour favoriser une croissance économique en accordant aide et crédits aux entreprises les plus prometteuses de notre pays.

On constate sans surprise que les économies de la Guinée et celles des pays voisins ont pris des directions radicalement différentes. Non seulement la production industrielle na jamais été satisfaisante, mais la Guinée a vu sa productivité agricole insignifiante. Faute de sécurité, aucun Guinéen ou presque n’éprouve une motivation suffisante pour investir. Les régimes, tout aussi coercitifs que répressifs qui se sont succédés, n’ont  jamais favorisé l’innovation et l’adoption des nouvelles technologies.

La propriété privée est menacée (des opérateurs économiques ont perdu des millions de dollars), les marchés ou les contrats ne sont pas respectés, les institutions économiques et politiques sont dans les mains d’un groupe d’amis, résultat : l’économie Guinéenne continue de stagner.

Nous traversons une crise de confiance et de crédibilité entre les gouvernés et les gouvernants, la justice et les justiciables, les acteurs de la société civile et les populations. Des rapports sont publiés à l’étranger citant des responsables Guinéens de haut niveau dans des affaires douteuses. Des montants faramineux venant du pays ont été saisi au Sénégal alors que les Guinéens survivent dans la misère.  Le désastre économique observé en Guinée est responsable de millions de ventres affamés. Ni la culture, ni la géographie, ni l’ignorance ne peuvent expliquer de telles divergences. Si l’on veut trouver une explication, c’est donc vers les institutions qu’il faut se tourner. Les disparités économiques entre les divers pays du monde reposent sur des différences institutionnelles, sur les règles qui influencent la marche de l’économie et sur les motivations qui poussent les citoyens  à l’action.

 Il faut créer des institutions économiques pour encourager les investissements et le commerce. Les politiciens Guinéens doivent investir dans l’éducation, et le pays bénéficiera d’un taux élevé  d’alphabétisation et de scolarisation. Les entreprises vont rapidement tirer parti de la situation favorable : population plutôt instruite, politiques propices aux investissements et à l’industrialisation, exportations, transfert de technologies. C’est ainsi  que la Guinée fera un «miracle économique», et avoir une  croissance durable.

Imaginons ce que les adolescents Guinéens  attendent de la vie. Ils ont grandi dans le dénuement, sans possibilité d’entreprendre, sans créativité ni éducation adéquate pour les préparer à un travail qualifié, ce qu’on leur apprend a l’école se résume, pour l’essentiel, a une théorie conçue pour renforcer leur sous développement mentale  : les livres sont rares, les ordinateurs plus encore. Une fois l’école terminée, les jeunes gens doivent passer des années et des années au chômage.

 Les jeunes gens doivent  recevoir une bonne éducation et des motivations qui les encouragent à se dépasser et à exceller dans la voie qu’ils se sont choisie. Préparons des adolescents qui savent que, s’ils se montrent habiles entrepreneurs ou bons employés, ils pourront profiter un jour des fruits de leurs investissements et de leurs efforts : ils peuvent améliorer leur niveau de vie, se faire soigner, acheter des voitures et des maisons.

 Si l’activité économique bénéficie du soutien de l’Etat, du coup, les entrepreneurs peuvent emprunter de l’argent aux banques et aux marchés financiers, des sociétés étrangères peuvent conclure des partenariats avec des entreprises locales, et les individus peuvent souscrire un prêt pour s’acheter une maison. On doit recruter des employés, vendre  des produits et des services dépenser son argent comme on l’entend sur le marché en toute sécurité.

 Les institutions économiques inclusives, sont celles qui permettent et favorisent la participation de la plupart des citoyens aux activités économiques en tirant le meilleur parti de leurs talents et leurs compétences et permettent aux individus de faire leurs propres choix. Pour être inclusives, les institutions économiques se doivent de comporter un certain nombre d’éléments essentiels : protection de la propriété privée, un système judiciaire impartial, des services publics offrant  un espace où pratiquer des échanges et établir des contrats : elles doivent aussi permettre l’arrivée de nouvelles entreprises et laisser aux gens le choix de leur carrière professionnelle.

 Les institutions inclusives encouragent l’activité économique, la prospérité et une productivité accrue. Le droit à une propriété privée protégée est essentiel, car seules des personnes détenant de tels droits sont disposées à investir ou innover. Encore faut il que ces droits soient accessibles a la société dans son ensemble.

 Droits de propriétés protégés , loi, service publiques, libertés de contracter et d’échanges : tout cela dépend de l’Etat, cette institution capable d’imposer l’ordre publique, d’empêcher le vol ou la fraude et faire respecter les contrats souscrit entre individu pour fonctionner correctement, la société a besoin d’autres services publics : des routes et un réseau de transports permettant la circulation des marchandises ; une infrastructure publique permettant le développement de l’activité économique ; et une réglementation des bases pour prévenir la fraude et la délinquance. l’Etat fait appliquer et respecter l’ordre public, les contrats et la propriété privée. Les institutions économiques inclusives s’appuient sur l’Etat et ont besoin de lui.

 Ces institutions économiques  inclusives produisent des marchés inclusifs, qui non seulement permettent aux individus de suivre la vocation la plus adaptée à leurs talents, mais leur fournissent à cet effet un espace d’échange neutre. Ceux qui ont de bonnes idées pourront créer une entreprise, les employés choisiront le secteur qui convient de mieux à leurs compétences et les sociétés prometteuses remplaceront les moins efficaces.

 La prospérité est un fruit de la science. La corruption freine les deux moteurs de  prospérité que sont la technologie et l’éducation. La croissance prolongée s’accompagne presque toujours de progrès technologiques qui permettent aux gens (la main d’œuvre) à la terre et au capital existant (immeubles, machines etc.) de devenir plus productifs.  D’autres éléments sont indissociablement liés à la technologie. C’est le cas de l’éducation, des compétences, de la formation et du savoir-faire de la force du travail, toutes choses apprises à l’école, à la maison et sur les lieux de travail.

Ce sont l’éducation et la formation de la force de travail qui produisent le savoir scientifique sur lequel  s’édifie le progrès, et qui rendent possibles l’adaptation et l’adoption de ces technologies dans les secteurs professionnels les plus divers.

Abdourahamane Balde (IVLP), Président du Parlement des Jeunes Leaders de la Société Civile Guinéenne.

Chargé de cours à l’Université.

email: [email protected]

Tel: 622 065 552

 

 

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