Affaire attaque domicile privé du président Alpha Condé : un ancien détenu tacle Bah Oury, Tibou Kamara et la Justice guinéenne

Un ancien prisonnier dans l’affaire de l’attaque du domicile privé du président de la République, le Professeur Alpha Condé, le 19 juillet 2011, Souleymane Bah connu sous le nom de ‘’Général’’ condamne le maintien en prison de plusieurs autres de ses anciens compagnons alors que ceux qui ont été considérés durant tout le déroulement de ce procès comme étant les « commanditaires », Bah Oury et Tibou Kamara circulent librement en Guinée où ils sont devenus des proches collaborateurs du Chef de l’Etat, partie civile dans ce dossier.

Souleymane Bah dit ‘’Général’’ vient d’exprimer au téléphone de Guineematin.com sa frustration de voir les autres condamnés dans l’affaire de l’attaque du domicile privé du président de la République toujours maintenus en prison.

« Je suis frustré quand je pense aux autres qui ont été condamnés complicité sont toujours maintenus en prison tandis que les supposés commanditaires circulent librement dans la cité. Je parle évidemment de monsieur Bah Oury ex vice-président de l’UFDG et de monsieur Tibou Kamara, actuel conseiller du chef de l’Etat qui, du début à la fin du procès, étaient considérés comme les cerveaux. Voilà pourquoi je dis que nous avons une justice à ‘’un poids deux mesures’’ dans ce dossier ».

Après cinq ans et huit mois de prison, la Cour suprême a redonné le sourire aux accusés encore en détention dans cette affaire. Ces prisonniers, dont le commandant Alpha Oumar Diallo et Jean Guilavogui, ainsi que la femme d’affaire Fatou Badiar Diallo, ont vu l’arrêt, qui les avait condamnés à de lourdes peines, cassé par la Cour suprême, par un Arrêt du 27 mars 2017.

Si cet arrêt de la Cour suprême ne signifie pas relaxe des prévenus, il innocente néanmoins ces personnes qui avaient déjà de lourdes peines de prison par la cassation de l’arrêt de la cour d’assises de Conakry.

« Aujourd’hui pour ces détenus, nous avons deux options : soit on les rejuge, soit le Chef de l’Etat examine leur cas en les graciant comme les autres. Car, c’est inadmissible qu’on les détienne tandis que ces sois disant commanditaires dorment dans des hôtels cinq étoiles » insiste ‘’Général’’.

Par ailleurs, « je demande à tous ces politiciens qui se battent uniquement lorsque leurs intérêts sont menacés de penser à la population en exigeant une bonne justice, une amélioration des conditions de vie et pour une sécurité pour tous », conclu-t-il.

Il est à rappeler que cet administrateur civil né à Dakar avait été arrêté dans un cyber café à Labé au mois de décembre 2011 et renvoyé devant la Cour pour détention clandestine d’un pistolet. Chose qu’il a reconnu et déclaré avoir été dénoncé chez le Général Baldé par un de ses petits du quartier du nom de Thierno Malal dit Jah Rules.

Avant cette traversée du désert, Général était employé comme assistant à la présidente du Conseil National de la Transition (CNT), Hadja Rabiatou Sérah Diallo. Il a aussi été coordinateur général du Comité de Soutien à Cellou Dalein Diallo et membre fondateur du Réseau des Amis pour la Vie (RAV), ONG alors spécialisée dans la lutte contre la violence sur l’axe Hamdallaye, Bambeto et Cosa.

Fait louable, au cours de la procédure, Général a catégoriquement refusé d’être utilisé pour le maintien en prison de Bano Sow, alors administrateur du siège nationale de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) de Cellou Dalein Diallo.

Depuis sa libération après avoir purgé ses 5 ans de prison, Souleymane Bah ‘’Général’’ vit à Paris en France.

Enfin, il importe de préciser qu’au cours du procès de cette affaire de l’attaque du domicile privé du président de la République du 19 Juillet 2011, il n’a été question de Tibou Kamara nulle part : ni dans les déclarations des accusés, ni dans les propos de la partie civile, encore moins dans l’Arrêt de la Cour d’Assises de Conakry. C’est le président Alpha Condé qui avait accusé Bah Oury, Diallo Sadakaadji et Tibou Kamara sur les antennes de RFI. Depuis cette sortie médiatique du Chef de l’Etat, aucun élément n’a été versé au dossier de nature à compromettre Tibou Kamara et son ami Diallo Sadakaadji.

De Labé, Idrissa Sampiring Diallo pour Guineematin.com

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