Grève syndicale : les points d’accord et de désaccord, selon Damantang Camara

Depuis le 6 février 2017, le syndicat des enseignants à travers la Fédération Syndicale Professionnelle de l’Education (FSPE) et  le Syndicat libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG) observe une grève générale illimitée sur toute l’étendue du territoire national.

Conséquences, les millions d’enfants guinéens scolarisés sont envoyés en congé forcé depuis le début du mois par les autorités de l’éducation. Une occasion pour selon elles de ventiler les enseignants nouvellement recrutés à travers le pays.

Seulement, sur le terrain, peu de personnes semblent être informées de la plate-forme revendicative des syndicats. Les Guinéens sont favorables à cette grève pourvu qu’elle aboutisse à l’amélioration du niveau d’étude des enfants guinéens.

Sur les 9 points de revendication, « cinq sont satisfaits et les quatre autres sont en discussion », a dit le ministre de l’enseignement technique, de la formation professionnelle, de l’emploi et du travail, porte-parole du gouvernement, Albert Damantang Camara, qui a reçu un reporter de Guineematin.com ce mardi 14 février 2017.

Des quatre points restants, il se révèle que trois sont sur la voie de solution, a précisé le ministre Porte parole du Gouvernement. Il s’agit  des enseignants rétrogradés et la prise en compte de l’ancienneté. Sur ces deux points, les syndicats ont obtenu l’aval du gouvernement. En attendant, il est demandé aux fonctionnaires concernés de se présenter avec les documents nécessaires pour la régularisation de leur situation.

Quant aux enseignants vacataires ou contractuels n’ayant réussi au test d’intégration à la fonction publique, la solution proposée est de les orienter tous dans les ENI (Ecole normale d’instituteurs) pour une remise à niveau d’une année avec paiement régulier de leurs salaires. Au terme de l’année, souligne notre source précise qu’une évaluation sera organisée en leur faveur et les admis seront versés directement à la fonction publique.

Le point d’achoppement, le seul donc sur les neuf et qui semble concentrer toutes les divergences c’est la valeur monétaire de 1030 anciennement contre 977 pour les enseignants et 751 pour l’administration générale.

A ce niveau, la question est plus technique et difficile à saisir par de simple explication. Mais on retient que lors de l’établissement de la nouvelle grille salariale, syndicalistes et gouvernement se sont retrouvés en travaux de commission aidés d’un expert du Bureau international du travail (BIT). Pendant un an, les deux parties ont travaillé et parvenu à des conclusions.

Selon la nouvelle grille, les hiérarchies sont éclatées de 3 à 6 (A1, A2, A3, B1, B2 et C). Les échelons et grades déplafonnés de 7 à 12. A ces avancées, viennent s’ajouter l’intégration de 40% d’augmentation aux indices depuis 2016. En tout état de cause, la transposition de 40% d’augmentation en l’état, fera gonfler le budget de plus de 45 milliards de nos francs, nous confie une source gouvernementale.

En attendant la rencontre des syndicalistes avec le Chef de l’Etat, prévue demain, mercredi, les élèves sont à nouveau renvoyés à la maison au grand dam des parents d’élèves. Ce qui d’ailleurs n’a pas empêché des troubles en haute banlieue de Conakry, notamment sur l’axe Hamdallaye-Bambéto où les jeunes « gouvernent » depuis hier, fermant la route à toute circulation aux automobilistes…

Abdallah Baldé pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

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