L’élection contestée du président de la République inquiète plus d’un guinéen. Après le gouvernement qui a prolongé les vacances scolaires, les commerçants, souvent victimes de pillage, ne cachent pas leurs inquiétudes et traînent les pieds pour rouvrir leurs boutiques et magasins.
Le groupe organisé des Hommes d’affaires de Guinée (GOHA) est préoccupé des dégâts économiques enregistrés, ainsi que des risques que les commerçants guinéens courent actuellement à cause de la crise politique exacerbée par l’élection contestée du président de la République, a appris Guineematin.com du président du GOHA, Mohamed Abdallah Chérif.
Au cours d’un entretien téléphonique avec Guineematin.com, le président du GOHA a annoncé que des huissiers de justice sont engagés pour faire des constats des dégâts subis ici et là et qu’un livre est ouvert au siège de son organisation pour toutes les autres victimes qui n’ont pas été enregistrées.
« Nous demandons à toutes les victimes de venir au siège du GOHA pour se faire recenser. Et, nous demandons également aux commerçants de faciliter le travail de constat aux huissiers qui passeront dans les différents endroits pour les constats», a exhorter monsieur Abdallah.
Parlant de l’inquiétude exprimée par certains commerçants, le président du GOHA a demandé à tous de « rester calme et solidaires à collègues victimes ».
A rappeler que les commerçants ne sont pas les seuls à s’inquiéter de la contestation des résultats par l’opposition guinéenne. C’est presque tout le peuple qui se préoccupe de la réaction que l’opposition souhaite exprimer autrement que les voies judiciaires. Le gouvernement a décidé, pour la deuxième fois consécutive, de reporter l’ouverture des classes, se justifiant, dans un communiqué, par la crise politique actuelle. Comme on le sait, l’élection présidentielle du 11 octobre a été contestée par le l’opposition qui refuse les résultats proclamés hier par la CENI et qui fait du président sortant le nouvel élu.
Le chef de l’opposition a appelé hier ; samedi 17 octobre 2015, à la retenue ; tout en réitérant son rejet total des résultats qu’il ne va pas contester auprès de la Cour Constitutionnelle « inféodée au régime » ; mais dans la rue et par des « manifestations pacifiques » constitutionnellement reconnues. Ce qui, évidemment, préoccupe les Guinéens de toutes les catégories socioprofessionnelles. Et, c’est ce qui a motivé la décision du gouvernement d’imposer une prolongation des vacances scolaires jusqu’au 09 novembre et sans même consulter les parents d’élèves…
Bref, lors des manifestations politiques des deux dernières années, 442 opérateurs économiques ont été victimes de pillage. Ce qui leur a fait perdre 46 milliards sept cent quarante et quelques millions de francs guinéens, selon les statistiques du GOHA. Depuis, ils n’ont reçu aucun dédommagement. C’est pourquoi, le GOHA a demandé à « tous les commerçants de renforcer eux-mêmes la sécurité de leurs boutiques et magasins sur l’ensemble du territoire national. Puisqu’on s’est rendu compte que nous sommes exposés à une insécurité totale par rapport à nous-mêmes et nos biens. Malheureusement, les forces de sécurité n’ont pas été à la hauteur, puisque plusieurs cas de pillage ont été perpétrés en leur présence », a dit monsieur Mohamed Abdallah Chérif.
A suivre !
L’entretien a été réalisé au téléphone de Guineematin.com par Nouhou Baldé
