Manifs de l’opposition, enseignement supérieur, discrimination ethnique… Lamine Kaba dénonce

Le président du parti FIDEL (Force des Intègres pour la Liberté et la Démocratie), Mohamed Lamine Kaba, tire à boulets rouges sur le gouvernement guinéen. L’ancien responsable du RPG à Dakar (Sénégal) était à la rédaction de Guineematin.com dans l’après-midi de ce samedi, 05 août 2017, pour se prononcer sur plusieurs sujets qui font l’actualité.

Parmi les sujets évoqués, le leader du parti FIDEL s’insurge contre un communiqué du gouvernement qui condamne les propos d’Elhadj Ibrahima Chérif Bah et de l’honorable Ousmane Gaoual Diallo qui ont dénoncé des exclusions basées sur l’ethnie de la part du pouvoir d’Alpha Condé.

Pour monsieur Kaba, le gouvernement actuel n’a pas de leçons à donner dans ce sens d’autant plus que des actes et propos beaucoup graves avaient été posés par le président Alpha Condé lui-même et personne n’a pipé mot ! Le président du parti FIDEL  a donc soutenu et même renforcé les propos des deux cadres de l’UFDG et condamné les pratiques d’exclusion de la part du régime actuel.

Interrogé sur les fondements de ses arguments, Mohamed Lamine Kaba a cité comme exemple la division du Fouta entre Roundè et Foulasso, orchestrée par le pouvoir avec trois milliards de Francs guinéens (3 000 000 000 GNF) dépensés pour la circonstance. Le leader politique a également rappelé que le président Alpha Condé a lui-même dit à Kankan que la Guinée appartient aux Soussou, Malinké et Forestiers…

Parmi les pratiques dénoncées par l’ancien RPGiste, le partage des hautes fonctions par le chef de l’Etat selon les communautés : « la Primature pour la Basse Côte, l’Assemblée Nationale pour la Forêt, l’exécutif pour le Mandingue, la ligue islamique pour les Soussous…. ». Selon Mohamed Lamine Kaba, les Guinéens doivent dénoncer ce qu’il a appelé « une institutionnalisation de l’ethnie par le pouvoir », sans que cela n’émeuve à plus forte raison faire réagir le gouvernement.

Par ailleurs, le président du parti FIDEL a réitéré sa condamnation du « discours de Chicago » dans lequel Cellou Dalein Diallo, faisait allusion à une alliance entre Soussou et Peulh vis-à-vis des autres communautés. Il a alors invité Ibrahima Chérif Bah et Ousmane Gaoual Diallo à continuer à dénoncer ce discours pour être logiques dans leur démarche.

Parlant de la rumeur selon laquelle l’Etat déciderait de ne plus orienter les étudiants vers les universités privées, le président du pari FIDEL, également professeur dans les universités privées, estime que c’est une mesure contre-productive qui va plutôt enrichir ces institutions d’enseignement supérieur.

« Une telle démarche va pousser certains étudiants orientés au public de ne pas y aller. S’ils se retrouvent en Géographie ou Histoire alors qu’ils ont fait les Maths au lycée, ils iront s’inscrire au privé, s’ils ont les moyens. L’Etat ne pourra plus les contrôler. Il y en aura même certains qui ne sont pas admis au bac mais ils iront tout simplement s’inscrire dans les universités privées. L’Etat n’aura plus le pouvoir de contrôler quoi que ce soit », a dit Mohamed Lamine Kaba.

En ce qui concerne les meetings et la marche de l’opposition républicaine, monsieur Kaba s’est réjoui du fait qu’il n’y ait pas eu de morts par balles. Mais, il pense que cela n’est pas dû à un changement de mentalité de l’administration.

« C’est parce que le président Alpha Condé est président en exercice de l’Union Africaine. Il veut servir d’exemple ou de référence, c’est tout. Ce qui est contraire aux années passées, notamment en 2012 et 2013 où on a enregistré des morts lors des manifestations », a dit l’ancien membre du RPG.

Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 628 17 99 17

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