Violence à N’zérékoré : le silence coupable du gouvernement

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incendie des maisons à N'zérékoré ce samedi 3 octobre 2015 (2)Plusieurs blessés (y compris par balles), des maisons incendiées, des arrestations… nos compatriotes de N’zérékoré vivent actuellement une situation de peur, certains craignent même pour leurs vies ! Et, pourtant, le gouvernement guinéen refuse pour le moment de faire le moindre commentaire.

Depuis plusieurs heures, des rumeurs de toute sorte fusent à N’zérékoré, y compris le cas d’un décès par balles, selon nos confrères de Guineenews. Mais, aucun officiel guinéen, aucune autorité n’a accepté de dire un mot sur les graves violences en cours dans cette ville du sud de la Guinée.

Maire, préfet, gouverneur, porte parole du gouvernement, responsable de campagne du président-candidat… personne n’a accepté de décrocher nos appels pour répondre à nos questions. Les efforts du correspondant de Guineematin.com à N’zérékoré et de l’administrateur général du site à Conakry n’ont absolument donné depuis des heures qu’on apprend des informations qu’on a du mal à traiter pour nos aimables lecteurs. Le gouvernement et les autorités locales n’acceptent de donner aucune information officielle sur ces graves violences.

incendie des maisons à N'zérékoré ce samedi 3 octobre 2015 (1)Pourtant, lors de toutes les manifestations dans notre pays, notamment celles souvent enregistrées à Conakry, le gouvernement faisait le bilan (quelques fois même à mi-journée). Ce bilan officiel du gouvernement était envoyé par email à tous les médias pour éviter aux journalistes et aux populations en général de croire aux rumeurs qui ne manquent jamais dans des situations pareilles. Mais, aujourd’hui, tous ont préféré confier leurs langues aux chats : motus et bouche cousus !

A rappeler que c’est le passage du chef de l’Etat à N’zérékoré qui a entrainé des affrontements entre ses partisans et ceux de ses adversaires de l’opposition qui ne voulaient pas participer au meeting, estimant que le professeur Alpha Condé animait son meeting en tant que candidat et non en tant que chef d’Etat. Or, militant dans son opposition, ils n’avaient donc pas à participer au meeting de campagne du président-sortant. Et, c’est ce que les partisans du pouvoir ont pris pour un sabotage et ont exigé que les magasins, boutiques et autres kiosques soient fermés…

Bref, les violences ont entrainé plusieurs blessés dont seize par balles et plusieurs maisons incendiées, selon le constat fait sur place par notre correspondant local. Voilà une situation que le gouvernement refuse de communiquer pour le moment.

Nouhou Baldé

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