On peut bien se poser la question de savoir comment l’ASK et le Hafia ont pour président deux fils du Naloutaye de surcroît richissimes hommes d’affaires piqués par le virus du cuir rond. Simple hasard pourrait-on dire ! Mais, il y a des hasards porteurs lorsque dans l’envie de s’essayer on arrive à la conclusion que les destins se choisissent.
Le premier, Bouba Sampil, n’est pas à son premier essai, c’est une sorte de retour après la présidence du COK de Boké, une sorte de retour au pays natal qui a laissé des marques avant le passage de témoin à un autre fils du Kakandé Diakanké celui-là, la « Grande Gueule » Lamine Guirassy.
Le second, Kerfalla Person Camara « KPC », est ce que les anglais appellent le « one man show », celui qui s’est fait de lui-même, en partant de petits travaux à l’université pour arriver premier de sa génération avec sa GUICOPRESS plurielle qui, pour être complète, vient d’ajouter à ses actions le football. Et pas n’importe lequel. Car, il s’agit de l’emblématique triple champion d’Afrique, le Hafia FC inscrit au patrimoine africain du balompié. Le club mythique, qui mourrait de sa belle mort faute de repreneur, est revenu au devant de la scène pour revendiquer sa place de leader.
L’ASK, héritière du flamboyant Kaloum Star avec les Sory Remetter, Dia Aly Badra, Soumah Sény Blinky, Kolev est passée par les mains de Kader Sangaré, Séni Mounafanyi, Dominique Traoré, Baïdy Aribot pour enfin arriver au quai de Bouba Sampil. Et, depuis, le Gbingbin Soo scintille au firmament même du football africain avec sa précieuse sortie victorieuse contre le Séwé Sport de San Pédro en Côte d’Ivoire. L’ASK, battue dimanche 1 but à 0 par le Hafia est aux réglages pour le retour prévu dimanche prochain à Bamako. Cette défaite est même considérée par Bouba Sampil comme un avertissement aux joueurs qui voudraient avoir des caisses sur les épaules alors que l’aventure ne fait que commencer.
Du côté du Hafia qui est pour le moment à la maison en attendant un probable retour sur l’échiquier africain, cette victoire est un signe encourageant des capacités managériales de KPC qui n’aime pas faire les choses à moitié. Il aime les défis et entend bien relever celui du Hafia, la légende de notre football.
ASK-Hafia sur le terrain, c’est l’opposition Bouba Sampil- KPC à la loge officielle. Et, tout cela participe de leur engagement à redonner à notre football son lustre d’antan en gérant leur club comme une entreprise et c’est bien cela les règles des temps modernes qui ont renvoyé aux calendes grecques le populisme et le retour à la surface des fossiles en déphasage avec les réalités actuelles.
Il fallait donc que deux princes Nalous de Sogoboly et de Kanfarandé, dépositaires des valeurs et vertus de Dinah Salifou viennent aux commandes de l’AS Kaloum et du Hafia pour que retentissent encore les échos fervents du stade du 28 septembre.
Et, juste à côté, en frères voisins, deux princes Bagas font parler d’eux.
Le président de la FGF, Salifou Camara Super V de Katako et le Général Mathurin Bangoura, président du CIK de Taigbé. Et, ce n’est pas fini. Restons alors dans la région pour signaler que le Diakankékounda de Boké a aussi ses princes du foot :
Lamine Guirassy, président du COK et de Mamadou Sylla Futurelec avant lui à la tête du même club et de la FGF. Ajoutons que le Mikiforé, Petit Sory, le dribleur sur une pièce de monnaie et le Nalou essuie glace Naby Laye Papa Camara sont aussi fils de la région.
N’est-ce pas que Boké constitue une place prestigieuse et forte du football guinéen ? En tout cas, c’est la seule préfecture à avoir remportée 5 coupes nationales. Si seulement son exemple pouvait être contagieux pour que le sport roi illumine toute la Guinée, ce serait une nouvelle aventure et une nouvelle affirmation pour notre pays.
Amadou Diouldé Diallo pour Guineematin.com
