Taouyah : « la drogue est vendue et consommée dans la cité solidarité », déplore le chef de la Cité

cite-de-solidariteConstruite en 1978 pour accueillir 74 familles, la Cité Solidarité, située dans le quartier Taouyah, à quelques mètres de l’hôpital Jean Paul II, compte de nos jours 180 familles. Au delà de l’effectif pléthorique, la cité solidarité est transformée en un véritable lieu de vente et consommation de drogue, de prostitution et de viol, a appris Guineematin.com, à travers un de ses reporters.

Gérée par le Ministère de l’Action Sociale de la Promotion Féminine et de l’Enfance, la Cité Solidarité accueille, depuis le temps de la première République, des personnes invalides.

Au delà de l’hébergement gratuit et des nombreuses aides, la Cité Solidarité dispose en son sein d’un grand centre de formation professionnelle. Huit salles au total, dont sept sont aujourd’hui envahies par les pensionnaires ainsi que leurs familles respectives.

L’effectif pléthorique rend à ce jour la vie de la cité invivable à cause de l’insalubrité, l’insécurité, le laisser-aller et autres. L’alentour de la cour est infesté par les saletés et menacent en même temps l’hôpital Jean Paul II, contiguë à la cité. La route qui se trouve à la devanture est devenue impraticable à cause de l’occupation anarchique de la chaussée par les handicapés.

Monsieur Camara Falaye, le chef section de la Cité Solidarité, justifie la pléthore par le déguerpissement qu’ont connu les handicapés aux alentours de la mosquée sénégalaise, à Kaloum, au temps du gouverneur Pelé Diop. A cela s’ajoute l’arrivée massive des parents des pensionnaires de la Haute Guinée et du Fouta. « Au départ, la cité n’accueillait que 74 familles, mais aujourd’hui nous sommes à plus de 180 familles. Cela fait suite aux nombreux déguerpissements qu’elles ont connus. Le problème n’est pas là, mais c’est les mêmes pensionnaires qui font venir leurs parents du village, des fois même c’est des personnes valides », a affirmé monsieur Camara.

Il rajoute ensuite : « il y a d’autres qu’on ne voit jamais, parce que nous quittons la cité à 16 heures. Donc, ils attendent que nous rentrions pour qu’ils viennent et ils sortent de la cité à 6 heures du matin. Pire, il y’a des saisonniers, c’est à dire des personnes qui viennent en saison sèche et qui rentrent au village pour la période hivernale afin de faire l’agriculture », a-t-il précisé.

Au delà de ces pratiques, certains pensionnaires, qu’ils soient handicapés ou valides, se livrent à la vente et à la consommation de la drogue, en plus de la prostitution, selon notre interlocuteur. Des cas isolés de viol ont été également signalé, ajoute-il.

Monsieur Camara Falaye ne cache pas l’impuissance des responsables à gérer la situation. « Je confirme que la drogue est vendue et consommée dans la cité solidarité. Il y’a même des jeunes qui quittent les quartiers pour venir se servir ou consommer. Pour la prostitution, ce n’est pas la journée, mais la nuit. Nous, on ne voit pas tout ça, mais on sait qu’il y a des filles valides qui vivent ici. N’ayant rien à faire, elles se livrent forcément à la prostitution », a expliqué monsieur Camara Falaye.

La cohabitation avec l’hôpital Jean Paul II ainsi que les domiciles privés contiguës à la cité solidarité devient de plus en plus difficile. L’aspect social couvre à ce jour tous les fléaux qui gangrènent la cité solidarité. D’ailleurs, les deux agents de sécurité postés à ce niveau n’arrivent pas à maîtriser la situation.

Il est imminent et important que le ministère de l’action sociale de la promotion féminine et de l’enfance, en plus des services de sécurité, s’occupent de cette situation pour éviter que la cité solidarité ne soit un nid de bandits.

Mamadou Mouctar Barry pour Guineematin.com

Tél. : 621 607 907

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