Théo Francken aux candidats à la migration : « la Belgique n’est pas un pays du lait et du miel »

En séjour dans notre pays depuis deux jours, le secrétaire d’Etat à la migration et à l’asile en Belgique, Théo Francken, a animé une conférence de presse ce jeudi, 22 février 2018, à Conakry. L’objectif affiché était de faire le point sur la migration irrégulière des guinéens en Belgique et de sensibiliser les futurs candidats sur les dangers liés à l’aventure, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Dans son introduction, Théo Francken, a rappelé que la Belgique est un pays où il y a beaucoup de guinéens. « A peu près, 10 000 guinéens habitent légalement et correctement dans notre pays. Ça veut dire que la diaspora guinéenne vers la Belgique a accéléré depuis quelques années. Depuis 2015, nous avons choisi la Guinée comme pays partenaire sur la coopération de développement pour notre agenda pour l’Afrique. Ça veut dire que nous sommes très ouverts à aider l’économie guinéenne pour améliorer les conditions de vie des guinéens sur place », a-t-il dit.

Revenant sur le sujet, Théo Francken a expliqué que son déplacement est lié au problème de la migration irrégulière des guinéens. « C’est pour ça que je suis ici. L’Union européenne et le gouvernement Belge sont très clairs là-dessus. On va continuer le combat contre la migration clandestine. Les guinéens sont les bienvenues en Belgique, s’ils viennent par les routes légales. Ils ne sont pas les bienvenues via les routes irrégulières ; donc, de façon irrégulière. Ça n’a pas de sens, ça n’a pas de futur en Belgique et ça ne donne pas les raisons pour avoir les papiers. Et, ce n’est pas le type de migration qu’on veut en Europe », a insisté le secrétaire d’Etat.

Pour Théo Francken, de même que le thème de la migration est sensible dans l’opinion publique guinéenne, de même qu’il l’est aussi en Europe. « Nous avons vécu une crise migratoire en 2015 et en 2016 et on voit qu’il y a beaucoup de guinéens parmi eux. Après le Nigéria, c’est le 2ème pays parmi ceux qui sont arrivés en Italie en 2017. Surtout des jeunes célibataires venant via la Libye. Ils vivent en Europe dans l’illégalité. L’Europe n’est pas un Eldorado, nous ne sommes pas un pays du lait et du miel, c’est clair ! Surtout pas pour ceux qui n’ont pas le droit de séjour en Belgique », a-t-il averti.

Abondant dans le même sens, Freddy Roosemont, Directeur général de l’Office des Étrangers en Belgique a réitéré son appel aux candidats à la migration avant de décrire la situation interne de la Guinée. « On a en Belgique un taux de demandeurs d’asile très élevé : presque 1 000 personnes par an. La Guinée est le quatrième pays sur la liste de demandeurs d’asile après la Syrie, l’Afghanistan et l’Irak. Ce n’est pas normal parce que votre pays est un pays stable, démocratique, avec des élections. Il n’y a pas de guerre civile et il n’y a pas d’insécurité généralisée », a-t-il dit.

Le DG de l’Office des Étrangers en Belgique trouve « énorme » le nombre de guinéens demandeurs d’asile par an. Selon Freddy Roosemont, cet effectif donne lieu à beaucoup de décisions négatives, notamment de rejet de demande de protection. « Ça veut dire que les gens sont demandés en ce moment par les lois de quitter le territoire, non seulement Belge ; mais aussi l’espace Schengen », a-t-il précisé.

Pour freiner cette immigration, les conférenciers ont annoncé que la Belgique a pris des mesures sérieuses. D’une part, les demandes de séjour sont examinées de manière plus stricte. D’autre part, la Belgique a renforcé la coopération avec les autorités guinéennes de telle sorte que chaque décision négative entraînera systématiquement un retour au pays et une interdiction d’entrée en Europe pour les déboutés.

Alpha Assia Baldé pour Guinematin.com

Tél : 622 68 00 41

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