Un taxi motard accidenté et sa moto « dépiécée » à l’école de la gendarmerie de Sonfonia (interview)

Le jeune Ibrahima Chérif Diallo, étudiant et conducteur de mototaxis,  est très en colère. Après avoir été renversé par un pickup de la gendarmerie  depuis le mois d’octobre 2013, il a eu les pieds cassés. S’étant personnellement fait soigner à hauteur de 5 millions de francs guinéens, Chérif Diallo n’a toujours pas été dédommagé et pire, sa moto aurait été  « dépiécée », par d’autres gendarmes. C’est en tout cas ce que le principal intéressé a confié à Guineematin.com, dans un entretien qu’il a accordé à un de nos reporters.

Guineematin.com : bonjour Ibrahima Chérif Diallo. Racontez-nous la mésaventure qui vous est arrivée

Ibrahima Chérif Diallo : bonjour et merci à vous. En fait j’ai été victime d’un accident causé par un gendarme. C’est un pickup de la gendarmerie, l’ECO numéro 1 de Kaloum, le 28 octobre 2013. J’ai eu une double fracture de mon pied gauche. Lorsqu’ils m’ont accidenté, ils m’ont pris et en même temps ils ont fait rentrer la moto à l’intérieur de l’école de la gendarmerie de Sonfonia, comme à la rentrée de là-bas qu’ils m’ont accidenté. Ils m’ont pris pour m’amener à l’hôpital, au camp Samory. Mais de 13 heures à 18 heures on ne ma pas pris en charge. Il y a eu des altercations entre eux, soit disant qu’ils ont l’habitude d’envoyer des gens là-bas mais qu’en retour personne ne paye les frais de traitement. Ils ont dit qu’ils ne vont pas me prendre. Il a fallu qu’on appelle un médecin, ami de mon père et qui travaille à Ignace Dean pour qu’on me prenne en charge. Finalement j’ai été traité.

Guineematin.com : en même temps qu’est-ce qu’est devenu ta moto ?

Ibrahima Chérif Diallo : comme ils avaient fait rentrer la moto dans l’enceinte de l’école de la gendarmerie de Sonfonia, je suis revenu vers eux. J’ai marché là-bas au moins deux ans pour retrouver la moto. Ils ne m’ont pas donné l’occasion de rentrer. Cela m’a poussé à aller à l’ECO numéro 1 de Kaloum. Je leur ai demandé à avoir accès à l’école de la gendarmerie pour récupérer ma moto. Alors j’ai pu rentrer, j’ai vue la moto. Mais il s’est trouvé que la moto a été dépiécée complètement. Ils ont pris les pièces qui semblent être bonnes pour eux.

Guineematin.com : quelle a été votre réaction ? Qu’est-ce que vous avez entrepris ?

Ibrahima Chérif Diallo : quand j’ai vu la moto dans cet état, je me suis dit que je ne vais pas la prendre. Il faut qu’on remplace la moto. Je l’ai dit au chef qui est là-bas, le colonel Boiro et au gendarme à qui la moto a été confiée, un certain capitaine Daffé. C’est à lui que la moto a été confiée. Mais, il m’a dit qu’il ne peut pas la payer. Donc, j’ai appelé le gendarme qui m’a accidenté, l’adjudant Doukouré. Mais, il m’a dit qu’il ne sait rien. Alors que le jour qu’ils m’ont accidenté, ils m’ont fouillé. Ils ont pris le téléphone qui était avec moi et les 50 000 francs guinéens que j’avais avec moi. Et jusqu’à présent je n’ai rien récupéré.

Guineematin.com : est-ce que tu as porté plainte ?

Ibrahima Chérif Diallo : oui j’ai décidé de porter plainte conte l’adjudant Daffé qui m’a accidenté pour essayer de récupérer ma moto. J’ai envoyé la plainte au niveau du Haut Commandement de la Gendarmerie Nationale. C’est le comandant Barry, le chargé de communication de la gendarmerie qui m’a dit de porter plainte. Mais jusqu’à présent, ça n’aboutit pas. Je me sui vue même avec le général Ibrahima Baldé, tout comme son adjoint. Jusque là, rien. Alors qu’ils m’ont fait perdre les cours à l’Université pendant une année entière, toute l’année 2013.

Guineematin.com : quel appel avez-vous à lancer ?

Ibrahima Chérif Diallo : c’est à l’endroit des autorités, de m’aider. Notamment le général Ibrahima Baldé, le Haut Commandant de la Gendarmerie. En tant que directeur de la justice militaire, c’est ce qui m’a poussé à porter plainte à son niveau. Si non je serai parti au tribunal civil. Je sollicite mon indemnisation et pour ma moto et pour le traitement de ma double-fracture.

Guineematin.com : merci Chérif et bon courage

Ibrahima Chérif Diallo : merci à vous de l’opportunité que vous m’avez offerte.

NB : le reporter de Guineematin.com, a voulu donner la parole au colonel Boiro de l’école de la gendarmerie de Sonfonia, mais l’officier nous a orientés aussitôt vers le service de communication de la gendarmerie. Là, le commandant Mamadou Alpha Barry a dit qu’il n’a aucun commentaire à faire sur la question. Il a cependant reconnu connaitre le jeune Chérif Diallo et que l’affaire est arrivée au niveau des décideurs du Haut Commandement de la gendarmerie. Après, c’est un niet catégorique du commandant Barry.

Alpha Mamadou Diallo pour Guinematin.com

Tel 628 17 99 17

 

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