Université de Sonfonia : « la grève n’a pas été suivie… », dit un enseignant trouvé en classe

L’appel à la grève d’avertissement du Mouvement Syndical Guinéen qui devait démarrer ce mercredi 1er février 2017 n’a pas été suivi à l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia. Les cours se sont tenus dans de nombreuses salles de classe et autres amphithéâtres de ladite université, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Au moins 10 centrales syndicales sont concernées par cet appel à une grève d’avertissement de 7 jours et renouvelable, dont la Confédération Syndicale des Enseignants Chercheurs et Chercheurs de Guinée (CSECCG). Mais, à l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia ce mot d’ordre de grève n’a pas été suivi par le corps enseignant.

Selon Aboubacar Demba Diaby, enseignant-chercheur que notre reporter a trouvé dans la salle de Licence 3 Relations Internationales, les cours ont bien eu lieu. « La grève n’a pas été suivie, pour preuve vous m’avez trouvé en classe avec mes étudiants. On a commencé à enseigner depuis le matin », a-t-il laissé entendre.

A la question de savoir pour quelles raisons le mot d’ordre de grève n’a pas été suivi à l’Université de Sonfonia, monsieur Diaby énumère deux raisons : « peut être que c’est pour deux raisons. Premièrement, nous n’avons pas été informés. En deuxième position, peut être que ça a été mal organisé », pense-t-il.

Cependant, Aboubacar Demba Diaby  trouve la revendication des syndicalistes légitime, car lui-même est victime de la nouvelle grille salariale. « Moi-même je suis victime de ça, j’ai été rétrogradé. Je pense que les autorités compétentes doivent chercher à revoir la situation là, parce que nous avons été lésés », soutient l’enseignant.

Pour Souleymane Bérété, enseignant chercheur ayant le statut de contractuel, certains enseignants ne sont pas venus, mais la majorité est présente. « Il y a des manquements dans certaines classes. Mais, il y a une grande majorité des enseignants qui est là pour pouvoir terminer très tôt les programmes. Personnellement, comme je suis un contractuel, donc j’ai donné cours. Il y a des obligations au niveau de l’université qui ne me permettent pas d’agir en tant que fonctionnaire. C’est pourquoi j’ai jugé nécessaire de venir en classe pour donner cours », explique monsieur Bérété.

Des étudiants interrogés par Guineematin ont également confirmé avoir fait cours le matin. C’est le cas d’Abou Oularé, étudiant en licence 3, Communication Linguistique : « ce matin, on avait une évaluation orale dans la matière Communication Globale. Donc, on a fait cette évaluation avec le professeur. En fait, c’est des gens qui n’ont pas été évalués la semaine dernière qui se sont rattrapés avec le professeur. Nous venons juste de sortir et il y a une autre matière qu’on a tout de suite », a expliqué Abou Oularé.

D’autres enseignants ont confié à notre reporter qu’ils sont frustrés par la nouvelle grille des salaires. Ils ajoutent cependant, que même si les revendications des syndicalistes sont légitimes, ces derniers ne leur inspirent pas confiance. « Le syndicat est mort depuis que Rabiatou Serah et Dr Ibrahima Fofana sont partis », a lancé un chef de département qui a requis l’anonymat.

Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 628 17 99 17

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