Adoption de la Loi de Finances Rectificative 2018 : ce qu’en disent Ismaël Dioubaté et Michel Kamano

La session plénière portant sur le vote du volet recettes de la Loi de Finances Rectificative 2018 s’est tenue ce vendredi, 24 août 2018. Après les débats suivis du vote, un des reporters de Guineematin.com a tendu son micro au ministre du Budget, Ismaël Dioubaté, et au président de la commission Economie et des Finances du parlement guinéen, le député Michel Kamano.

Pour le ministre Ismaël Dioubaté, l’adoption par l’Assemblée nationale de cette Loi de Finances Rectificative soumise par son département était une nécessité compte tenu de certaines exigences. « Comme vous le savez, vous ne pouvez pas investir dans le domaine social, dans le domaine économique sans recettes. Il est évident que toutes les recommandations qui sont issues de cette adoption, seront mises en œuvre dans la mesure du possible. Ce budget, comme toute autre prévision, chaque fois qu’il y a des réalisations en terme budgétaire, on constate des écarts. Des écarts souvent dus à certaines prévisions qui ont été élevées et d’autres prévisions qui ont été faites compte tenu des contraintes qui n’ont pas pu être réalisées. C’est le sens même de la loi rectificative. Donc, les écarts constatés ont permis de ramener certaines dépenses à un niveau soutenable et recadrer les recettes qu’il faut. Ces écarts sont notamment les RTS qui étaient prévus sur le salaire des fonctionnaires, d’autres qui étaient au niveau de la fiscalité immobilière qui n’ont pas pu être réalisés à date », a-t-il indiqué.

De son côté, l’honorable Michael Kamano a dit que l’adoption de cette Loi de Finances Rectificative rentre dans l’ordre normal des choses, surtout avec les différents mouvements sociaux intervenus dans notre pays. « L’Etat, se trouvant confronté à la satisfaction des revendications sociales, ne pouvait que demander à revenir vers la représentation nationale pour lui dire les recettes ont dérapé, l’économie nationale a été affectée tant au niveau intérieure qu’au niveau extérieure avec ces mouvements sociaux. Les recettes qui étaient attendues ne pouvaient plus être mobilisées. Conséquemment, la dépense avait augmenté avec les revendications sociales. Il fallait ajuster pour maintenir les engagements que le gouvernement a pris vis-à-vis de nos partenaires que sont le Fonds Monétaire et la Banque Mondiale en particulier, sans oublier l’Union européenne, de maintenir un certain niveau de croissance ».

En outre, selon Michael Kamano si la conjoncture change et affecte les recettes et les dépenses, les gouvernants sont obligés de revenir vers les députés. « Ça n’arrive pas très souvent, mais dans les pays en développement où votre économie dépend plus de ce que vous recevez de l’extérieur, si ça bouge de l’extérieur naturellement, vous ne pouvez plus tenir le coup. Par exemple la bauxite, si le prix baisse alors qu’il n’est pas fixé par la Guinée, tandis que nous avions fait le budget sur la base d’un prix donné, naturellement on est tenu obligé de revenir devant les députés pour leur dire que les cours mondiaux ayant chuté, nous vivons essentiellement de cette matière, nous sommes obligés de revenir vers vous en revoyant à la baisse les recettes. Et conséquemment, les dépenses pour avoir un budget. Mais, les gouvernants veillent toujours à maintenir un certain équilibre ».

Propos recueillis par Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

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