Affaire de la mairie de Matoto : 8 militants de l’UFDG au tribunal

L’installation perturbée des 45 conseillers de la mairie de Matoto continue d’occuper l’actualité guinéenne. Comme on le sait, Balla Moussa Kéita (un des candidats du parti du président Alpha Condé) avait perturbé l’élection de l’exécutif communal de Matoto lorsque que l’opposant Kalemodou Yansané a été élu à la tête de cette mairie, la plus grande de la République.

Révolté contre la gestion de ce dossier et surtout l’annonce d’annulation de cette élection par le pouvoir, des jeunes militants de l’UFDG ont décidé d’aller protester devant le ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation pour exiger l’installation de Kalemodou Yansané à la tête de la mairie de Matoto. Mais, au lieu d’être écoutés, ces jeunes opposants ont été arrêtés par le pouvoir et détenus à la prison civile de Conakry, alors qu’aucune action n’a été entreprise contre le partisan du RPG arc-en-ciel qui a perturbé le vote…

Dans la matinée de ce lundi, 14 janvier 2019, Amadou Diogo Barry, Thierno Ibrahima Diallo, Ousmane Bah, Abdoul Salam Sow, Souleymane Diallo, Mamadou Malal Diallo, Alsény Diallo et Amadou Billo Diallo ont été présentés au tribunal de première instance de Kaloum.

A l’ouverture de l’audience, la présidente du tribunal, madame Mariam Doumbouya a demandé aux huit prévenus de décliner leurs identités avant d’interroger chacun sur les motifs de son arrestation.

A tour de rôle, les prévenus ont nié les faits pour lesquels ils sont poursuivis avant d’expliquer les circonstances de leur arrestation.

Dans son rôle de patron des poursuites, le procureur, Aboubacar Sir Sylla, a indiqué que le fait de se retrouver en groupe dans un lieu public pour manifester constitue un délit.

Le collectif des avocats de la défense, composé de maîtres Salifou Béavogui, Alsény Aissata Diallo et Thierno Souleymane Baldé, soutient que dans cette affaire, il y a du « deux poids, deux mesures ». Selon le collectif, les opposants prévenus ont juste voulu défendre la volonté des populations de la commune de Matoto, qui ont choisi Kalémodou Yansané comme maire. « Nous estimons que c’est le nommé Balla Moussa Kéita, qui a déchiré les bulletins de vote, qui devrait être conduit devant la justice. S’il y a trouble à l’ordre public, c’est lui qui en est l’auteur, ainsi que le ministre Boureima Condé, qui a décidé d’annuler le vote, alors qu’il n’en a pas la compétence », ont insisté les avocats.

A suivre !

Depuis le Tribunal de Kaloum, Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

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