Affrontement entre guinéens et maliens à Kourémalé : la version du ministre Boureima Condé

Comme annoncé dans nos précédentes publications, des affrontements ont fait plusieurs blessés à la frontière guinéo-malienne, dans la matinée du dimanche dernier, 06 mai 2018. En marge d’une réunion du comité de suivi de l’accord politique du 12 octobre 2016, tenue hier, lundi 7 mai 2018, le ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, le Général Boureima Condé, s’est exprimé sur le sujet.

Guineematin.com a décrypté pour vous les explications du ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation :

Il s’est produit quelque chose de très grave à Kourémalé hier parce qu’il ne faut rien minimiser lorsque déjà un guinéen ou deux sont blessés. Qu’est-ce qui s’est passé à Kourémalé ?

Pour ceux qui ne sont jamais allés à Kourémalé, il n’y a même pas 10 mètres en Kourémalé du côté de la Guinée et Kourémalé du côté malien. C’est la barrière qui passe. Donc, vous êtes là arrêtés, l’un en territoire guinéen, l’autre en territoire malien, vos doigts peuvent se toucher, vous pouvez vous serrer la main. Mais, il y a la barrière quand même. Il y a la limite entre les deux pays.

Hier, aux environs de 9 heures, c’est un couple de jeunes mariés qui se fait accompagner par près de 300 personnes, dans l’ivresse du cortège de mariage comme vous en savez souvent, qui vient. Non seulement le Mali ne suffit plus ; mais, il faut venir se promener aussi en territoire guinéen. La barrière est là. On ne franchi pas comme ça une barrière, même si vos pieds peuvent se poser, les uns sur les autres. Donc, ils ont exigé que les gendarmes guinéens lèvent la barrière pour qu’ils puissent y entrer et aller faire un tour dans Kourémalé Guinée. Ce n’est pas normal.

Quand vous franchissez une frontière et cela c’est partout dans le monde, il y a quand même des petites règles qu’il faut observer. Il faut faire patte blanche quand vous franchissez une frontière. Et, lorsqu’il s’agit de ce que nous connaissons actuellement dans la sous région où les gens peuvent utiliser tous les subterfuges pour commettre ce qu’ils veulent commettre, je ne les accuse pas d’avoir voulu faire quelque chose ; mais, en la matière, prudence et mère de sûreté. Quand les gendarmes ont refusé de lever la barrière, les 300 et plus de personnes qui étaient là ont commencé à ramasser les cailloux et lapider du côté guinéen, à caillasser des véhicules. Tout de suite, les gendarmes malien de l’autre côté de la barrière se sont mis à tirer en l’air. Nous avons eu la sagesse d’instruire à nos forces de défense et de sécurité qui sont à Kourémalé de ne pas donner un seul coup de feu. C’est ce qui a été observé.

J’ai appelé monsieur le ministre des Affaires étrangères du Mali aussitôt qui fut mon homologue quand il était ministre de l’Administration du Territoire, le ministre Iber Thieman Koulibaly que vous avez vu certainement avec moi le long de la frontière guinéo-malienne quand il y a eu les problèmes de Kantédou-banlandougou, dans la préfecture de Mandiana. Nous l’avons appelé et nous lui avons dit : ‘voilà ce qui se passe. J’avoue que la réponse de monsieur le ministre m’a consolé. Il m’a dit :  »mon frère, on est informé, c’est une bavure de nos compatriotes. Nous avons pris des dispositions pour que cela ne se répète plus ». Et, il m’a dit : ‘’nos forces d’intervention sont sur la route pour des interpellations’’. J’en ai rendu compte à qui de droit. Voilà ce qui s’est passé.

J’ai eu un peu tard dans la soirée d’hier dimanche, un compte rendu médical qui fait dire que les jets de pierres et autres ont fait une cinquantaine de blessés.

Propos recueillis et décryptés par Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél. : 622 68 00 41

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