Affrontement intercommunautaire à N’Zérékoré : Bogola Haba appelle à la « tolérance religieuse »

Bogola Haba, secrétaire exécutif de l'UNAD et membre de l'ANAD
Bogola Haba, secrétaire exécutif de l’UNAD et membre de l’ANAD

Que faut-il faire pour mettre définitivement fin aux violences intercommunautaires récurrentes à N’Zérékoré ? Cette question revient aujourd’hui sur toutes les lèvres, après le nouvel affrontement survenu samedi dernier, 24 avril 2021, au quartier Nyen, et qui s’est soldé par un mort et deux blessés. L’opposant Kéamou Bogola Haba a répondu à cette question dans un entretien avec un journaliste de Guineematin.com hier, lundi 26 avril.

Le président d’honneur de l’UGDD (Union Guinéenne pour la Démocratie et le Développement) appelle à un dialogue entre les deux communautés qui s’affrontent afin de trouver un consensus leur permettant de cohabiter pacifiquement.

« La première des choses, ce que nous appelons la tolérance religieuse. Tout le monde le sait, N’Zérékoré est une ville cosmopolite. Aujourd’hui, nous parlons de pays laïc ; mais en réalité, on le sent beaucoup plus à N’Zérékoré du fait que les deux religions sont très développées dans cette ville. Contrairement aux autres villes où les chrétiens sont minoritaires, à N’Zérékoré et dans la plus grande partie des villes de la forêt, les chrétiens sont majoritaires. Et cela pose un problème de cohabitation. Face à cette situation, nous appelons à une tolérance religieuse de part et d’autre.

Pendant ce mois de ramadan, il est important que les chrétiens tiennent compte de cette période de pénitence, parce que la pratique musulmane est très différente de la pratique chrétienne. Les chrétiens ont fait 40 jours de jeûne. Pendant ces 40 jours, ils n’occupent pas les rues, ils sont plus ou moins cadrés dans les églises et dans les maisons. Mais, la pratique musulmane fait qu’aujourd’hui, les rues sont occupées pendant les heures de coupure et prières collectives. Et donc, il faut absolument que les gens se parlent et qu’on trouve un consensus pour pouvoir cohabiter en tenant compte de leurs différences.

Nous appelons les autorités à s’impliquer davantage pour mettre fin à ces genres de violences. Je crois que le maire avait déjà fait un premier rassemblement en regroupant les imams. Nous appelons à ce que les prêtres, les pasteurs et les imams se retrouvent pour cultiver la tolérance de part et d’autre. Que chacun accepte et se dise : je peux pratiquer ma religion sans déranger les autres. Et, les routes ainsi que les lieux publics doivent être libérés. On ne va pas interdire à tel ou tel de se déplacer parce qu’on prie. Notre relation avec Dieu est transversale et horizontale », a déclaré Bogola Haba, originaire de la région de N’Zérékoré.

Propos recueillis par Alpha Assia Baldé pour Guineematin.Com

Tél : 622 68 00 41

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