AG de l’UFC : Aboubacar Sylla s’en prend à « ceux qui veulent brûler le pays pour être président »

L’annonce faite par le président Alpha Condé, relative à l’adoption d’une nouvelle Constitution, alimente les débats dans la cité, notamment dans les QG des partis politiques. Ce sujet d’actualité était parmi les principaux points débattus au siège national de l’Union des Forces du Changement (UFC) ce samedi 21 décembre 2019, à l’occasion de son assemblée générale. Le président du parti, Aboubacar Sylla, s’est employé à convaincre ses militants qu’il y a une différence entre le projet de nouvelle constitution et le 3ème mandat avant de s’en prendre à l’opposition politique, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

La rencontre de ce samedi a connu une forte mobilisation des militants de l’UFC. Aboubacar Sylla, ministre d’Etat en charge des Transports, ancien porte-parole de l’opposition, a laissé entendre que la nouvelle constitution souhaitée par Alpha Condé est différent de 3ème mandat. « Dès qu’on parle de nouvelle constitution, nos adversaires politiques parlent de 3ème mandat. Or, entre la situation actuelle et le 3ème mandat, il y a quatre étapes. Et c’est une seule étape qui vient d’être franchie. Parce qu’il fallait d’abord que le principe de referendum soit retenu. Cela vient d’avoir lieu, pendant qu’il y avait toutes ces marches qui ont occasionné des morts, des blessés graves, des biens publics et privés détruits. Tout ceci a été fait pendant qu’aucune étape donnant à un 3ème mandat n’a été franchi. Pendant que toutes ces manifestations se reposaient sur des supputations, sur des velléités, sur son intention cachée pour un éventuel 3ème mandat ».

Par ailleurs, Aboubacar Sylla reconnait que le premier est tout de même franchi. « Donc, entre l’état actuel ou nous sommes aujourd’hui, et le 3ème mandat, il n’y a que le principe de référendum qui vient d’être acquis. Mais, il faut que le Oui remporte d’abord pour que la nouvelle constitution soit légitimée. Si c’est le Non qui remporte, c’est la constitution actuelle qui va demeurer, qui va être légitimée. Dans ce cas, il n’y aura pas une nouvelle constitution. Or, on n’en est pas encore là. Troisième étape, il faut que le professeur Alpha Condé décide qu’il sera candidat. Ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui. Et même s’il est candidat, c’est le peuple de Guinée qui doit lui donner le pouvoir. Il faut qu’il soit réélu par le vote du peuple. C’est la quatrième étape. Donc, on est très loin entre le référendum et le 3ème mandat », a-t-il laissé entendre.

Poursuivant ses explications, Aboubacar Sylla a justifié la nécessité de doter la Guinée d’une nouvelle Constitution. « Nous parlons d’une nouvelle constitution pour qu’on ait un pays modernisé, et surtout pour que les guinéens soient fiers d’être régis par un contrat social auquel ils ont adhéré et pour lequel ils ont donné leur accord », a-t-il mentionné.

En outre, Aboubacar Sylla s’en est pris à ses anciens amis de l’opposition avec qui il a organisé il n’y a pas longtemps plusieurs manifestations réprimées dans le sang par le pouvoir qu’il défend aujourd’hui. « Comment on peut banaliser un pays, créer des troubles dans un pays, avec tous ces morts tout simplement sur la base des velléités, sur la base d’une éventualité qui n’est pas encore concret ? Moi je dis, ce n’est pas responsable. La classe politique doit être responsable. Elle doit privilégier l’intérêt de la Guinée. Mais si on se dit que, si je ne suis pas président en 2020 je ne peux plus être président, je suis prêt à tout pour être président en 2020, je suis prêt à ce que le pays brûle, je suis prêt même à une guerre civile pour être président, c’est qu’on n’est pas un patriote », a-t-il lancé.

Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com

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