AG PADES : « il faut que nous balayions ce pouvoir…»

La récente sortie du président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), qui dit n’avoir pas été consulté pour la fixation de la date du référendum du 1er mars 2020, continue de faire couler encre et salive. Mohamed Kaba, coordinateur en charge des affaires administratives du Parti des Démocrates pour l’Espoir (PADES), trouve ridicule et dangereux cette déclaration de maitre Amadou Salifou Kébé. L’annonce en a été faite ce samedi, 8 février 2020, à l’occasion de l’assemblée générale hebdomadaire du parti tenue à son siège à Nongo, dans la commune de Ratoma.

Selon Mohamed Kaba, le couplage des législatives et du référendum le 1er mars 2020 est une astuce pour faire passer le 3ème mandat pour Alpha Condé. « Aujourd’hui, la situation est claire pour tout le monde. Le problème aujourd’hui, c’est comme si on prend les élections législatives comme un rideau, pour cacher derrière le rideau de la volonté de faire un troisième mandat. C’est ça la vérité. Pourquoi on a reporté les élections législatives ? Parce que la CENI n’est pas prête ? Elle n’était pas prête pour coupler les élections législatives avec le référendum ? Parce qu’on sait que personne ne veut de ce référendum en Guinée, on le sait pertinemment. On sait aussi que ce référendum ne respecte aucune loi. Alors, la stratégie c’est quoi? C’est de se cacher derrière les élections législatives pour amener les électeurs à voter pour le référendum. Voilà leur stratégie, leur plan machiavélique. Mais, ça ne marchera pas, parce que le peuple de Guinée est un peuple mature et le peuple de Guinée sait faire la différence entre le vrai et l’ivraie ».

Mohamed Kaba, coordinateur en charge des affaires administratives du PADES

Par ailleurs, Mohamed Kaba est revenu sur la sortie médiatique de maitre Salif Kébé qui a affirmé n’avoir pas été infirmé de la prise du décret convoquant les électeurs pour le référendum constitutionnel du 1er mars. « Nous avons entendu le président de la CENI dire qu’il a la capacité d’organiser à la fois toutes les élections qu’on aurait pu organiser en République de Guinée. Mais, il dit qu’il n’est pas encore informé de la tenue du référendum le 1er mars. C’est vraiment ridicule. La CENI qui est l’organe chargée d’organiser les élections et le référendum, c’est sa mission, si cette CENI dit qu’elle n’est pas consultée, elle n’est pas au courant de ce référendum, il y a un vrai problème de logique. Parce que si vous êtes l’organisateur, vous devez être informés de l’organisation que vous faites. Mais si vous n’êtes pas informés, il y a quelque chose qui ne va pas. Donc, de deux choses l’une, soit ce qui est dit n’est pas vrai, ou bien la CENI est complètement caporalisée. Ça veut que la CENI prend ses ordres à Sékhoutouréyah. Ce qui est absolument dangereux pour notre démocratie. »

Parlant du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), engagé dans la lutte contre le 3ème mandat, Mohamed Kaba a dit que c’est le régime du président Condé qui est responsable de la crise qui mine la Guinée en ce moment. « On dit que le FNDC fait des manifestations, le FNDC proteste. Il y a des événements qui viennent de se passer et qui ont situé l’opinion nationale et internationale sur le véritable responsable des problèmes en Guinée. Le véritable responsable de cette chienlit en Guinée, on sait c’est qui, ce n’est pas le FNDC. Il y a eu beaucoup de médiations, le FNDC s’est prêté à toutes ces médiations, qu’elles soient nationales ou internationales. Elle est venue écouter et a fait des propositions de sortie de crise. La voie que le FNDC a, c’est de résister, et c’est une voie légale » a-t-il rappelé.

Pour ce qui est de la suite à donner au combat contre le 3ème mandat, Mohamed Kaba invite les militants du PADES à redoubler d’ardeur et à maintenir le cap. « Nous allons reprendre les manifestations, parce que c’est ce qu’ils savent, c’est ce qu’ils connaissent et c’est notre droit. Vous devez vous mobiliser partout, dans les quartiers, les secteurs, les districts, dans les sous-préfectures… Parce que nous sommes arrivés à un moment où il faut que nous balayions ce pouvoir qui veut instaurer la tyrannie chez nous. Nous devons le faire dans les voies légales. C’est ce que nous vous demandons. Il ne s’agit plus de rester couché à la maison. Il s’agit de se lever et de résister, de montrer à ce pouvoir qu’il est impopulaire, qu’il a fait ce qu’il pouvait faire, il a atteint ses limites. Le peuple veut un véritable changement », a-t-il martelé.

Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com

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