Aïd-el-Fitr, la double peine des Guinéens de l’étranger…

 

Article offert par WARIA quelques jours de l’Aïd-el-Fitr prévu ce dimanche en Guinée, beaucoup de familles se demandent encore comment elles pourront faire face aux importantes dépenses propres à cette grande fête familiale. Et quoi de plus naturel de voir derrière cette angoisse collective, l’ombre des Guinéens de l’étranger tant l’apport social de ces derniers à leurs familles est considérable ! Officiellement évalués à 100 millions de dollars, les transferts de la diaspora guinéenne sont en réalité  très largement sous-estimés puisque l’essentiel des transactions s’opèrent dans le champ informel. C’est particulièrement le cas pour la communauté la plus importante installée dans les pays limitrophes : Sénégal, Côte d’Ivoire…

 

Depuis plusieurs semaines, plus de 3 millions de concitoyens à l’étranger sont confrontés durement au Coronavirus dans leur pays d’accueil : France, Italie, Espagne, USA, Sénégal, Côte d’Ivoire…et ont même subi pour certains un lourd tribut en pertes humaines. Ils sont majoritairement ouvriers, travailleurs journaliers ou encore commerçants et petits entrepreneurs…et l’inactivité, la crise économique et les contraintes liées au confinement ont fait fondre leurs revenus au point de tarir l’aide  mensuelle envoyée aux familles. D’où la chute brutale  ( > 40% ) des transferts de la diaspora depuis le début de l’épidémie que les médias  guinéens n’ont pas manqué de souligner à maintes reprises. Avec cette semaine fatidique de l’Aïd-El-Fitr qui est traditionnellement l’une des plus intenses de l’année, ces flux devraient se redresser sans toutefois atteindre leur niveau habituel.

 

Du coté des familles qui ont appris à compter au fil des années sur la loyauté indéfectible de leurs proches à l’étranger ; elles qui sont déjà soumises par ailleurs aux contraintes du confinement et de l’état d’urgence en Guinée, n’ont plus d’autres alternatives que s’endetter quand elles le peuvent ou se résigner aux rudiments de vie et de fête.

 

Et cette détresse familiale n’est pas toujours évidente à endurer pour leurs proches de la diaspora qui en pareille situation, peuvent cultiver un sentiment d’échec : celui d’avoir failli à ses responsabilités de soutien de la famille. C’est tout le sens du témoignage de Mamadou, installé à Dakar qui regrette de ne pouvoir se rendre du coté de Labé pour passer l’Aïd en famille…tout en nous jurant qu’il s’est sacrifié pour aider un peu sa famille : « Je ne travaille plus depuis fin mars mais je me suis endetté auprès d’amis pour pouvoir envoyer l’équivalent de 300 000 Francs guinéens à ma mère. C’est loin d’être suffisant mais cela paiera au moins un bon repas en famille et quelques présents…en attendant des jours meilleurs, inchallah !». Un sens profond  de la responsabilité qui anime bon nombre de concitoyens à l’étranger mêlé cette année à la frustration pour certains (état d’urgence et fermeture des frontières obligent !) de devoir sacrifier à la tradition de venir passer l’Aïd au pays…

 

Dans ce contexte, certains professionnels du transfert d’argent conscients des difficultés et des conséquences intenables pour les familles, se sont mobilisés autour d’initiatives louables afin que chacun à l’étranger puisse continuer en ce mois saint à aider ses proches en Guinée. Ainsi l’opérateur WARI, très implanté en Guinée,  vient d’initier avec le concours de ses banques partenaires, les paiements et envois d’argent via WhatsApp et Messenger ( https://www.wari.com/wari-whatsapp?utm_source=guineematin ), avec comme principaux avantages : une facilité d’utilisation incomparable et pas besoin de bouger de chez soi. Par ailleurs, ce dispositif offre  tout en promettant par ailleurs des promotions et animations régulières…

 

Espérons malgré tout que cette Korité 2020 constitue un beau moment de quiétude pour le peuple en Guinée et à l’étranger…en attendant inchallah de belles et grandes retrouvailles familiales en été pour le Tabaski. Eid Moubarak !

 

Samir Bouzidi

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