Alerte à la SAG de Siguiri : « le jour où on va se soulever, l’usine sera arrêtée »

Plusieurs travailleurs guinéens qui ont participé à la construction de la dernière usine de la société aurifère de Guinée à Siguiri sont remontés aujourd’hui contre cette société minière. Selon certains d’entre eux qui ont contacté Guineematin.com par téléphone, la SAG les a mis à la touche au profit de gens venus d’ailleurs. Ils sonnent l’alerte et menacent d’arrêter le travail à l’usine si rien n’est fait pour les rétablir dans leurs droits.

L’heure est aujourd’hui à la déception mais aussi la colère chez de nombreux travailleurs, recrutés lors du lancement des travaux de construction de la troisième usine de la société aurifère de Guinée (SAG) à Kintinia, une sous-préfecture de Siguiri. Selon nos informations, 628 personnes avaient été recrutées pour faire ce travail. Et, à l’issue des travaux de construction, ces travailleurs s’attendaient à être employés dans cette usine qui exploite de l’or. Mais, les choses ont tourné autrement après le lancement des activités de cette nouvelle usine.

« Le contrat de construction de cette usine avait été donné à une entreprise appelée SGS-BATIMENT. Celle-ci a sous-traité avec deux autres entreprises qui s’appellent WBHO et Group Five. Ces deux entreprises ont recruté des ouvriers locaux qui sont au nombre de 628 personnes. Après les travaux de construction de l’usine qui ont duré deux ans, il était prévu que la SAG recrute ces ouvriers locaux qui sont qualifiés pour faire le travail. Mais, à notre grande surprise, on a constaté le licenciement de ces travailleurs-là petit à petit jusqu’à la fin.

Maintenant, c’est des Ghanéens qui viennent pour travailler dans cette usine que les nationaux ont construite. Récemment, on a vu 100 Ghanéens qui sont venus pour travailler dans cette usine alors que ceux qui ont construit l’usine sont là, ce sont des Guinéens qui sont capables de faire le travail. Il y a des diplômés et il y a toute sorte d’ouvriers qualifiés parmi eux. Pourquoi ne pas prendre ceux-ci ? », s’interroge un travailleur concerné, qui a joint la rédaction de Guineematin.com au téléphone.

Un autre travailleur ajoute qu’ils ont informé le préfet de Siguiri de la situation. Ce dernier s’est impliqué dans l’affaire, mais jusque-là les choses n’ont pas évolué positivement. « On a porté l’affaire devant le préfet, il a aussitôt appelé la SAG. Les responsables de la société ont promis qu’ils vont recruter les gens. C’est après cela qu’ils ont envoyé une liste de 20 personnes. Sur 628 travailleurs, ils envoient une liste ne contenant que 20 noms qu’ils sont prêts à engager », déplore ce dernier.

Mais, ce n’est pas la seule raison de la colère de ces travailleurs. Ils dénoncent également le non payement intégral de leurs salaires pour les travaux de construction de l’usine en question. « L’entreprise Guinée Labour, qui gérait le payement des salaires de ces 628 travailleurs pendant la construction de l’usine, a détourné plus de 70 milliards de francs sur leurs salaires. On a saisi le préfet de cet autre problème.

Le préfet a appelé la SAG pour lui demander, la société a confirmé que Guinée Labour a effectivement détourné l’argent en question et elle a promis qu’elle va payer cet argent. Mais, ça fait plus d’un mois qu’on est là-dessus sans aucune issue favorable », souligne une de nos sources.

En colère et à bout de patience, ces travailleurs interpellent les autorités de Conakry pour demander leur implication afin qu’une solution soit trouvée rapidement à ce problème. A défaut, ils promettent de se faire entendre autrement. « On est prêt à faire un soulèvement, mais on a préféré d’abord communiquer sur le problème pour que les autorités au plus haut niveau soient informées. Maintenant, si on ne voit aucune réaction favorable, on va se soulever. Et, le jour où on va se soulever, l’usine sera arrêtée », prévient un travailleur concerné.

Alpha Fafaya Diallo pour Guineematin.com

Tel. 628124362

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