Alliance Afrique- Europe pour des investissements et des emplois durables

État de l’Union 2018 : vers une nouvelle «Alliance Afrique – Europe» pour approfondir les relations économiques et dynamiser les investissements et l’emploi (Communiqué).

Le 12 septembre, à l’occasion de son discours sur l’état de l’Union, le président Jean-Claude Juncker a déclaré: «L’Afrique n’a pas besoin de charité, elle a besoin de partenariat équilibré, d’un vrai partenariat. Et nous, Européens, avons besoin au même titre de ce partenariat. La Commission propose aujourd’hui une nouvelle alliance entre l’Afrique et l’Europe, une alliance pour des investissements et des emplois durables. Cette alliance – telle que nous l’envisageons – permettrait de créer jusqu’à 10 millions d’emplois en Afrique au cours des cinq prochaines années. Je suis convaincu que nous devrions faire évoluer les nombreux accords commerciaux entre l’Afrique et l’Union européenne vers un accord de libre-échange de continent à continent, un partenariat économique entre partenaires égaux.»

La Commission européenne propose une nouvelle «Alliance Afrique – Europe pour des investissements et des emplois durables» visant à fortement dynamiser les investissements privés en Afrique, à renforcer les échanges, à créer des emplois et à investir dans l’éducation et les compétences. Le paquet adopté aujourd’hui repose sur les engagements pris lors du sommet Union africaine – Union européenne qui s’est tenu en novembre dernier à Abidjan et durant lequel les deux continents ont décidé de renforcer leur partenariat. Il expose les principaux volets d’action en faveur d’un programme économique renforcé pour l’UE et ses partenaires africains.

La haute représentante et vice-présidente Federica Mogherini a déclaré pour sa part: «L’Europe et l’Afrique partagent en grande partie les mêmes intérêts: l’une comme l’autre veulent une Afrique plus forte – avec des emplois de qualité pour sa jeunesse, un meilleur climat pour les affaires et la paix et la sécurité pour tous. Au cours de ces années, nous avons commencé à bâtir un véritable partenariat, d’égal à égal, avec l’Afrique. Nous sommes déjà de solides partenaires politiques, l’étape suivante consiste à devenir de véritables partenaires économiques et à approfondir nos relations en matière d’échanges commerciaux et d’investissements. Nous voulons donner des perspectives aux jeunes afin qu’ils puissent réaliser leurs aspirations. La stimulation des investissements responsables en Afrique profitera aux deux parties.»

Neven Mimica, commissaire chargé de la coopération internationale et du développement, a quant à lui indiqué: «Cette Alliance consiste à mobiliser les investissements privés et à exploiter les immenses possibilités qui peuvent procurer des avantages aussi bien à l’économie africaine qu’à l’économie européenne. Il s’agit de renforcer notre partenariat et de peser de tout notre poids pour soutenir les initiatives africaines, comme la zone continentale africaine de libre-échange.»

La proposition présentée aujourd’hui montre l’engagement en faveur du renforcement du partenariat Afrique-UE et décrit une série d’actions clés, comme:

  • stimuler les investissements stratégiques et renforcer le rôle du secteur privé grâce, notamment, à la réduction accrue des risques liés aux projets d’investissement au moyen d’une combinaison de subventions et de prêts, et de garanties;
  • investir dans l’humain en investissant dans l’éducation et les compétences, au niveau du continent et au niveau national afin de renforcer l’employabilité et de faire correspondre compétences et emplois, avec notamment des bourses d’études et des programmes d’échange, en particulier dans le cadre d’Erasmus+;
  • renforcer l’environnement des entreprises et le climat d’investissement, notamment en consolidant le dialogue avec les partenaires africains et en soutenant leurs réformes dans ce domaine;
  • exploiter pleinement le potentiel de l’intégration économique et des échanges: en s’appuyant sur la mise en œuvre de la zone continentale africaine de libre-échange, l’idée à long terme est de parvenir à un accord de libre-échange intercontinental global entre l’UE et l’Afrique. Dans cette perspective, les accords de partenariat économique, les accords de libre-échange, notamment les zones de libre-échange approfondi et complet proposées aux pays d’Afrique du Nord, et les autres régimes commerciaux avec l’UE devraient être exploités dans toute la mesure du possible, pour former la base de la zone continentale africaine de libre-échange;
  • mobiliser une enveloppe importante de ressources financières, comme en témoigne en particulier l’ambitieuse proposition pour le prochain cadre financier pluriannuel de l’UE en matière de financements extérieurs, tout particulièrement en faveur de l’Afrique, considérée comme une région prioritaire.

Résultats escomptés

L’Alliance débouchera sur des résultats concrets, comme la création d’emplois pouvant atteindre le nombre de 10 millions au cours des cinq prochaines années. Grâce au soutien financier de l’UE mobilisé pour 2020:

  • 35 000 étudiants et universitaires d’Afrique participeront à Erasmus+ d’ici à 2020. 70 000 autres en bénéficieront d’ici à 2027, pour atteindre un total de 105 000 personnes en dix ans.
  • 750 000 personnes bénéficieront de mesures de formation professionnelle destinées à améliorer leurs compétences.
  • 30 millions de personnes et d’entreprises bénéficieront de l’accès à l’électricité grâce aux investissements de l’UE réalisés dans les énergies renouvelables et à un renforcement de la capacité de production de 5 GW.
  • 24 millions de personnes auront accès à des routes carrossables en toutes saisons grâce à nos investissements dans les infrastructures de transport.
  • 3,2 millions d’emplois devraient être créés en Afrique au titre du plan d’investissement extérieur simplement par les programmes d’investissement axés sur les petites et moyennes entreprises.
  • Doté d’une garantie de 75 millions €, un programme d’investissement unique issu du plan d’investissement extérieur créera 800 000 emplois.

Une consultation et un dialogue avec les partenaires africains seront organisés dans les prochains mois pour définir les priorités et prendre de nouvelles mesures conjointement. L’Alliance prendra en compte la diversité de l’ensemble du continent africain et les spécificités de chaque pays, y compris les relations contractuelles des pays d’Afrique du Nord au titre de leurs accords d’association respectifs et leur expérience de la coopération avec l’UE dans le cadre de la politique européenne de voisinage.

Contexte

La proposition de la Commission en faveur d’une «Alliance Afrique – Europe pour des investissements et des emplois durables» fait partie d’un paquet qui comprend notamment une proposition sur une architecture financière plus efficiente pour les investissements hors de l’Union européenne, qui soutiendra également de nouveaux investissements en Afrique.

Sous la direction du président Juncker, l’UE renforce son partenariat avec l’Afrique, notamment au moyen de nouveaux outils innovants, qui s’ajoutent aux instruments de coopération classiques, tels que le très ambitieux plan d’investissement extérieur.

L’UE est le plus proche voisin de l’Afrique, constituant pour cette dernière le principal investisseur et partenaire dans le domaine du commerce et du développement, ainsi qu’une source de sécurité essentielle. L’Union procure à l’Afrique 31 milliards € d’aide publique au développement au cours de la période 2014-2020 pour dynamiser l’économie de l’Afrique, afin de donner aux jeunes sur le continent une chance de se construire un avenir, d’assurer leur sécurité alimentaire et leur accès à l’énergie, et d’enraciner la bonne gouvernance et le respect des droits de l’homme. Les États membres de l’UE avaient un encours d’investissements de 291 milliards € en 2016, ce qui fait de l’Union européenne le principal investisseur en Afrique. L’UE propose aussi le libre accès à son marché au moyen d’accords de partenariat économique, d’accords de libre-échange, notamment les zones de libre-échange approfondi et complet avec les pays d’Afrique du Nord, et du régime «Tout sauf les armes» avec les pays africains.

Bruxelles, le 12 septembre 2018

Facebook Comments Box