Alya Diaby, président de l’INIDH : « la Constitution n’est pas une tombe où se repose à jamais l’Etat »

Le débat autour d’un changement de constitution en Guinée se fait de plus en plus persistant et s’étend désormais jusqu’au sein des institutions républicaines. La question s’est invitée à la cérémonie d’ouverture de la deuxième session annuelle de l’Institution Nationale Indépendante des Droits de l’Homme (INIDH) qui a eu lieu hier lundi, 10 juin 2019, au Palais du peuple de Conakry.

Dans son discours d’ouverture des travaux, Dr Alya Diaby, le président de l’institution républicaine, a pris le contrepied de ceux qui soutiennent que le président Alpha Condé ne peut pas procéder à un changement de constitution. Il assure que le chef de l’Etat peut effectivement proposer une nouvelle constitution qui sera soumise au référendum, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui était sur place.

« Nous devons souffrir que le débat ait lieu et que chacun respecte l’opinion de l’autre. Nous saluons dans ce sillage le jugement du Tribunal de Première Instance de Coyah qui a jugé et libérer pour délit non constitué, des citoyens arrêtés pour avoir brandi des slogans hostiles à l’idée d’une nouvelle Constitution. De même, nous avons noté avec satisfaction l’arrêt du 10 mai 2019 de la Cour d’appel de Conakry qui a libéré 7 militants de l’opposition préalablement condamnés par le tribunal de Kindia pour des faits similaires à ceux de Coyah.

La Constitution n’est pas une tombe où se repose à jamais l’Etat. Ce n’est pas une tente dressée pour le sommeil. Les acteurs politiques doivent comprendre le risque d’une dictature martiale si les civils ne procèdent pas par discernement pour s’entendre sur l’essentiel. Dans ces conditions, le Président de la république devient le Constituant originaire. Il peut proposer un nouveau pacte social qui soit durable. Ceci dit, la Guinée doit éviter la précipitation, l’urgence et les tares consubstantielles à la Constitution de 2010. Le référendum est donc possible.

Le débat devrait porter sur les conditions de son organisation, les garanties qu’offre le scrutin, le consensus sur le contenu du projet et les règles du jeu, l’appropriation par le peuple des réformes envisagées, les organes intervenants, la durée du temps constituant etc… Ce qui doit nous guider à cet égard, c’est le conventionnalisme constitutionnel qui repose sur des procédures et des mécanismes inclusifs, consensuels, mesurés et participatifs », a déclaré Dr Alya Diaby.

Abdallah Baldé pour Guineematin.com

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