Autopsie d’une révolte populaire à Boké : les problèmes d’eau et du courant électrique

Libre Opinion : Boké, depuis 72 heures des jeunes surexcités et agacés par le manque de « tout » et appuyés par plusieurs femmes toutes vêtues de rouge ont régné en maître absolus dans la commune urbaine, le délestage du courant électrique serait la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, alors que les prémisses d’une telle révolte étaient en couveuses.

Rappel : La préfecture de Boké est située en Guinée maritime. Elle est limitée au Nord par la Guinée-Bissau, au Nord-Est par la préfecture de Gaoual, à l’Est par celle de Télimélé, au Sud par celle de Boffa et à l’Ouest par l’océan Atlantique. Elle est composée d’une Commune Urbaine :Boké-Centre et neuf ( 9) Communes Rurales : BintimodiyaDabiss ;  KamsarKanfarandéKolaboui, MalapouyahSangarédi Sansalé et Tanéné. Elle a une population de 289 000 hab (RGPH 2010), une superficie de 4 295 Km², soit 26 hab/km2 avec une Météo ayant les caractéristiques suivantes : 33 °C ( à l’ombre), vent SO à 2 km/h, 54 % d’humidité.

Depuis 72 heures, la ville de Boké ressemble à un champ de bataille où jeunes mécontents appuyés par des femmes règnent en maîtres absolus avec d’actes de vandalismes sur des biens publics et privés comme les machines de la SMB, du groupe EPC, les locaux de l’EDG, le palais de la justice, la marie.

Cette situation est l’émanation d’une accumulation de frustrations, mais le délestage du courant électrique a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Tous les observateurs avertis s’avaient que les prémisses d’une telle révolte couvaient ; mais, malheureusement, les autorités locales n’ont pas pu faire de l’anticipation. Comme toujours, ces autorités ont voulu utiliser l’intimidation, la politique de diviser pour régner, la politique politicienne axée sur la fibre ethnique, et les fausses promesses avec des discours populistes à la «  JULIUS MALEMA », mais c’est sans connaitre la détermination de cette jeunesse qui n’a que trop subie et qui n’a voulu reculer devant rien.

Pour rappel, la ville de Boké ne voyait le courant électrique que de 19 heures à 00 H, et le samedi jusqu’à 1 h eure 00 du matin. Mais, depuis une dizaine de jours, cette infime desserte avait disparue, laissant la ville dans un noir de cimetière en plein mois d’Avril. La CBG, compagnie mère de la bauxite en Guinée, aux dires des autorités, c’est elle qui fournit du carburant à EDG pour alimenter la ville pendant ces 5 heures.

A l’occasion de la clôture de la session du CAP (Conseil d’Administration Préfectoral) du 5 Avril  2017, il été recommandé aux autres sociétés comme la SMB, de prendre en charge le reste du carburant pour que la ville bénéficie du courant au moins de 19h à 6h du matin à défaut de 24h/24. Mais hélas ! cette proposition a été oubliée au seuil des escaliers de la salle de réunion du village communautaire où le CA s’est tenu du 3 au 5 Avril 2017.

Pour résoudre les multiples problèmes qui assaillent la population de cette préfecture en général et la jeunesse en particulier, il serait judicieux que le Professeur Alpha Condé nomme des cadres intègres, honnêtes, compétents et fils de Boké à la tête de la nouvelle structure qu’il vient de créer, à savoir la ZONE ECONOMIQUE SPÉCIALE où ces cadres seront soumis à une obligation des résultats à court terme.

Est-il besoin de rappeler que le développement ne se décrète pas ? Mais, il faut un diagnostic des besoins, l’identification des problèmes, la formulation des propositions, leur financement, leur exécution, leur suivi et leur évaluation.

Dans l’Acte II : autopsie d’une révolte populaire à Boké, je parlerai de la problématique de l’emploi des jeunes de Boké.

Ahmadou Laouratou Diallo

Activiste des Droits de l’Homme et ressortissant de Boké

Téléphone : 622 84 50 60

Facebook Comments Box