Baccalauréat 2021 : le domicile d’un délégué attaqué à N’Zérékoré

A cause de sa rigueur, un délégué a frôlé le pire pendant le déroulement du baccalauréat 2021 à N’Zérékoré. Des inconnus ont tenté d’incendier nuitamment sa maison pendant qu’il dormait à l’intérieur. Et le lendemain, il a dû faire appel aux services de sécurité pour pouvoir quitter son centre d’examen, rapporte le correspondant de Guineematin.com à N’Zérékoré.

Ibrahima Sory Camara, responsable de la scolarité de l’université de N’Zérékoré, est le délégué du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique au centre N’Zébéla Tokpa de la ville. Il a été la cible de certaines personnes, choquées par sa détermination à empêcher la fraude pendant le déroulement des épreuves du baccalauréat. Le délégué a d’abord reçu des menaces, avant de se faire attaquer par des inconnus.

« Dans la nuit de vendredi à samedi, j’ai reçu un appel d’un inconnu. Il m’a demandé si j’ai des enfants, j’ai répondu par l’affirmative. Il m’a dit que ce que je fais est bon, mais de laisser les enfants copier. J’ai dit : mon ami, moi, je fais mon travail, je ne triche pas et j’évite de faire un mauvais jugement sur quelqu’un. Entretemps, j’ai coupé. Quelques minutes après, je reçois un premier message qui me dit : sache que ta vie et celle de ta famille sont en danger mon frère, surtout celle de ton fils de 5 ans. Je me suis dit que c’est quelqu’un qui connaît très bien ma famille.

Donc, à 1 heure du matin, des gens sont venus attaquer ma maison. Ils ont escaladé le mur, ils ont mis du gasoil sur la porte, puis ont mis le feu. Dès que j’ai senti l’odeur, je me suis levé pour venir éteindre le feu. Peu de temps après, je reçois un deuxième SMS, disant ceci : camarade, j’ai empêché les gens de brûler ta maison et ta voiture. Donc, à toi de voir. Demain, on a 3 matières, ta femme est déjà ciblée à Conakry. A 1h 21, il envoie un autre SMS me disant : si tu veux, informe le DPE ou l’IRE. L’essentiel, c’est toi. Libère les enfants demain, laisse-les copier », a-t-il expliqué.

Le lendemain, samedi, dernier jour du baccalauréat, a failli être attaqué par des candidats en colère. Il a dû quitter son centre sous escorte policière. « Le matin, après la montée des couleurs, on s’est entretenu et je leur ai dit de rentrer dans leurs salles d’examen respectives. Soudain, j’ai vu un groupe de candidats, des filles et des garçons, venir prendre mes pieds et pleurer, pour me dire de les laisser copier. J’étais même ébahi par cette scène. Mais ça ne m’a pas ébranlé, j’ai continué mon travail jusqu’à la fin.

Et lorsqu’on a fini, ils se sont arrêtés au portail, en disant qu’ils ne partiront pas sans qu’on ne leur rende les téléphones saisis. Donc, j’étais obligé d’appeler la DPE qui a appelé aussi la sécurité. Les agents de sécurité sont venus nous escorter jusqu’à la DPE ». Aujourd’hui, Ibrahima Sory Camara craint sérieusement pour sa sécurité. C’est pourquoi, il a pris des dispositions pour éviter une nouvelle attaque à son domicile. « Je viens  de négocier avec la gendarmerie pour envoyer des agents chez moi, afin d’assurer ma sécurité », a-t-il indiqué.

Selon M. Camara, il a rassemblé 43 téléphones saisis sur des candidats au centre N’Zébéla Tokpa, sans compter ceux qui ont été détruits pour dissuader les fraudeurs.

De N’Zérékoré, Foromo Gbouo LAMAH pour Guineematin.com

Tel : +224620166816/666890877

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