Baccalauréat unique : des cas de fraude signalés dans plusieurs centres de Conakry

Faut-il remettre en cause la crédibilité du baccalauréat, session 2020 ? En tout cas, des cas de fraude sont signalés dans de nombreux centres d’examen de Conakry. Un enseignant a contacté la rédaction de Guineematin.com dans la journée d’hier, mercredi 26 août 2020, pour dénoncer l’utilisation des téléphones dans les salles de classe et le traitement des sujets pour certains candidats. Une véritable fraude organisée, selon lui, avec la complicité des responsables des centres concernés.

« Mes élèves me rapportent que dans leurs centres d’examen, il y a des substitutions qui se font au vu et au su de l’ensemble des responsables du centre : le délégué, le chef du centre et tant d’autres. Il y a une candidate qui m’a expliqué que dans leur salle, elle était la seule fille qui n’avait pas de téléphone ce mercredi. Et ajoute que 30 minutes avant la fin de l’épreuve de physique, on a envoyé des copies traitées à certains candidats.

Il suffisait juste de mettre leurs PV et rendre les copies comme ça. Et, cela s’est passé avec la complicité de l’ensemble des responsables. Ce sont des choses qui ne sont pas normales et qu’il faut vraiment dénoncer », a témoigné notre interlocuteur, précisant que cette situation se passe dans la commune de Ratoma.

Des informations font état également de nombreux cas de fraude, notamment l’utilisation des téléphones par les candidats, dans plusieurs centres d’examen de la commune de Matoto. Même certains responsables syndicaux de l’éducation, comme Kadiatou Bah du SLECG et Pépé Balamou du SNE, ont dénoncé cette situation appelant à des mesures drastiques pour y mettre fin.

La question que beaucoup se posent aujourd’hui, c’est de savoir si cette fraude « à grande échelle » est organisée avec seulement la complicité des délégués et des chefs des centres d’examen ou si elle est le résultat des instructions qui auraient été données par les autorités au plus haut niveau.

On se rappelle en tout cas qu’en procédant au lancement officiel de cet examen national dans la commune de Matam, le ministre de la sécurité et de la protection civile avait demandé aux surveillants de « faciliter la tâche aux candidats ». Aux yeux de certains, cette déclaration de Damantang Albert Camara sonne comme un encouragement de la fraude.

Mohamed Doré pour Guineematin.com

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