Bah Oury sur la validation de la nouvelle constitution : « cela ouvre une brèche à la déstabilisation »

Bah Oury, président du parti UDRG (Union des Démocrates pour la Renaissance de la Guinée)
Bah Oury, président du parti UDD

Comme annoncé précédemment, la Cour Constitutionnelle a validé ce vendredi, 03 avril 2020, les résultats du référendum contesté du 22 mars dernier. La juridiction supérieure a réajusté légèrement les résultats provisoires proclamés par la CENI, en donnant le OUI à la nouvelle constitution largement vainqueur avec 89, 76% des voix.

Interrogé par Guineematin.com peu après l’annonce de cet arrêt, l’opposant Bah Oury a dit ne pas être surpris. Le président de l’Union pour la Démocratie et le Développement (UDD) ne s’attendait à rien d’autre de la Cour Constitutionnelle, qu’il accuse d’être complice de la déstabilisation du pays à laquelle se livrent les dirigeants guinéens.

« La confirmation de ces résultats du référendum ne m’étonne pas, parce que la Cour Constitutionnelle a abdiqué devant ses propres responsabilités et devant sa mission constitutionnelle. Elle a refusé de se prononcer sur le contenu du projet de la nouvelle constitution en contournant le problème et en ne donnant pas un avis de non-conformité à la constitution, la proposition de la nouvelle constitution. Donc, tout ce qui se fait actuellement, la Cour Constitutionnelle en assume l’entière responsabilité d’avoir contribué à enfreindre la constitution de la Guinée pour des considérations purement personnelles ou pour des intérêts politiciens.

Et, de toutes les façons, à partir du moment où l’Etat de droit disparaît, les fondamentaux de la République sont foulés aux pieds, c’est la légitimité qui est atteinte. Et, lorsqu’il n’y a pas de légitimité, il n’y a pas d’autorité. Et comme vous le savez, gouverner c’est parfois prendre des mesures. Si vous n’avez pas l’autorité, vous allez l’imposer par la violence. Donc, c’est pour cela qu’on dit que dans un pays, la stabilité repose sur l’adhésion de la population aux mesures que les gouvernants prennent. Mais, si les gouvernants prennent le risque d’être en divorce avec l’ensemble de la population, là c’est eux qui ouvrent la brèche de la déstabilisation », a laissé entendre l’opposant.

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

Facebook Comments Box