Baisse du prix du carburant à Conakry : les conducteurs de taxis pris au dépourvu

La baisse de seulement 1000 francs guinéens du prix du litre du carburant à la pompe passe mal dans la corporation des transporteurs routiers, fortement éprouvés par l’état d’urgence sanitaire décrété pour freiner le coronavirus. Au lendemain de la prise de cet arrêté portant réajustement des produits pétroliers, la déception est grande dans les rues de Conakry et ses environs hier, mercredi 1er avril 2020. Les conducteurs d’engins roulants et leurs responsables, pris au dépourvu, ne savent plus à quel saint se vouer, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Malgré la chute du prix du baril du pétrole à l’international à cause de la pandémie du Coronavirus, le gouvernement guinéen n’a pas pris une mesure pouvant alléger les souffrances des gouvernés. Le passage du litre de 10 000 à 9 000 francs guinéen est dénoncé par les transporteurs qui sont déjà affectés par la diminution de moitié du nombre de passagers qu’ils doivent embarquer pour des raisons de distanciation sociale.

Souleymane Barry, chauffeur de taxi sur le tronçon Cimenterie-Coyah

Souleymane Barry, chauffeur de taxi sur le tronçon Cimenterie-Coyah, voit d’un mauvais œil cette faible réduction du carburant à cette période de crise sanitaire. « On voulait que le gouvernement fixe le prix du carburant au moins à 5 000 ou bien à 6 000 francs guinéens. Le fait d’acheter le litre à 9 000 francs guinéens ne va rien changer chez moi. On s’attendait à une réduction, mais pas celle faite par le gouvernement », a-t-il dit.

Mohamed Camara, chauffeur

Abondant dans le même sens, Mohamed Camara, un autre chauffeur de profession, a laissé entendre que cette baisse ne va rien changer aux difficultés des transporteurs. « Le problème de carburant nous a trop fatigués et cela se répercute sur la population. A l’heure-là, nous ne prenons que trois personnes dans nos taxis. Donc, toute la journée, on peut rouler sans rien avoir et c’est la bagarre entre les passagers et nous. On s’attendait à une réduction considérable du prix du carburant mais ce n’est pas la peine. Avant la mesure d’interdiction de plus de trois passagers, on pouvait faire plus de 8 voyages ; mais actuellement, c’est 02 voyages seulement. Je voulais qu’on fixe le prix du carburant à 5 000 francs guinéens ou à 6 000 francs guinéens. Mais à 9000 francs guinéens, c’est compliqué ».

Abdoulaye Djibril Diallo

Tout comme ses prédécesseurs, Abdoulaye Djibril Diallo pensait à une réduction plus importante du prix du litre. Il soutient n’avoir que ses yeux pour pleurer. « Je viens de la station de Samayah Mosquée où j’ai acheté le litre à 9000 francs guinéens. Je m’attendais au moins à une réduction de 6000 à 7000 GNF pour qu’on puisse sauver la population parce qu’à l’heure-là, les gens souffrent. Le gouvernement doit aider la population avec cette crise sanitaire dans laquelle nous sommes ».

Mohamed Soumah, responsable du syndicat des transporteurs de Kagbélen

De son côté, Mohamed Soumah, responsable du syndicat des transporteurs de Kagbélen, a dit se contenter du prix fixé par le gouvernement car ils ne peuvent rien faire. « Comme le prix a un peu diminué, je pense que cela peut nous arranger au moins. Nous ne pouvons rien faire pour baisser le prix du carburant. Je me rappelle des Forces Sociales qui s’étaient levées pour demander la réduction du prix du carburant, mais le gouvernement n’avait pas accepté. Donc, nous ne pouvons que nous contenter de ce qui est fait. Peut-être qu’ils diminueront progressivement », espère monsieur Soumah.

Siba Guilavogui pour Guineematin.com

Tel : 620 21 39 77/ 662 73 05 31

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