Baisse du prix du carburant : la société civile monte sur ses gardes et menace

Syndicalistes, syndicat, Mamadou MansaréLes acteurs de la société civile guinéenne sont actuellement préoccupés par la situation qui prévaut dans le pays. Ce 19 mai 2016 marque la fin du moratoire convenu pour revoir le prix du carburant à la pompe. En plus de ce point essentiel qui retient l’attention des Guinéens, d’autres éléments non moins importants sont venus s’y greffer à savoir les révélations de l’ONG britannique Global Witness d’une éventuelle implication du fils du chef de l’Etat dans un scandale de corruption dans les mines guinéennes et la réponse donnée par le président Alpha Condé sur un possible 3ème mandat à la tête du pays.

Prenant ces faits très au sérieux, les membres de la plate-forme des citoyens unis pour le développement, PCUD, ont tenu une réunion préparatoire à l’effet de rencontrer les autorités incessamment et lui faire part de sa position.

Sans écarter aucune hypothèse de durcir le ton, la société civile entend accompagner et soutenir vigoureusement l’action des centrales syndicales qui ont signé avec le gouvernement un accord le 19 février passé.

Dans ce document, l’heure est à l’évaluation et les Guinéens sont impatiemment à l’écoute des réponses que le gouvernement donnera à ses partenaires sociaux à la rencontre de ce jeudi. Toutes les attentions sont braquées sur le prix du carburant dont le baril se négocie sur le marché international aux dessous de 50 USD.

Même si le FMI ne semble nullement influencer la position du gouvernement, ces deux partenaires donneraient l’impression d’aller dans le même sens. Au point que le Premier ministre, Mamady Youla, dans sa conférence de presse du jeudi 12 mai semblait ignorer les engagements du gouvernement…

L’autre préoccupation qui ne laisse pas indifférent les acteurs de la société civile guinéenne est bien ces accusations de corruption impliquant le fils du président de la République. Les Guinéens veulent y voir clair au travers d’enquêtes sérieuses menées par la justice.

Le sujet qui semble accabler les citoyens également la position « pas claire » du Chef de l’Etat de briguer un troisième mandat, contrairement à la volonté de la Constitution dans son article 27 qui limite à seulement deux au maximum, le nombre de mandat présidentiel.

S’il y a possibilité de réviser cette loi fondamentale, il n’y a aucune alternative de revenir sur la durée et le nombre de mandat présidentiel (article 154 de la constitution).

Et, la PCUD entend le faire savoir à qui de droit et dans les formes les plus appropriées dans les prochains jours.

Aux dernières nouvelles, une réunion de haut niveau pourrait se tenir ce jeudi en présence aussi bien des signataires du protocole d’accord du 19 février que du ministre du Budget, absent du pays ces derniers jours, mais dont le retour était prévu hier, mercredi.

A l’issue de la réunion quelle décision sortira ? Aucune réponse encore. Mais, les attentions restent focalisées sur la possibilité de respecter cet accord- dont le parlement guinéen s’est porté garant-pour revoir le prix du carburant à la pompe, en cette veille du mois de Ramadan. Ce serait le meilleur cadeau pour des populations qui broient du noir dans un environnement économique des plus difficiles.

Abdallah Baldé pour Guineematin.com

Tél. : +224 628 089 845

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