Braquage d’une boutique Orange-Money à Bomboli : un accusé charge la police

image d’archive : Alpha Ibrahima Kéïra, ministre de la Sécurité et de la protection civile

Le procès de Mamadou Yaya Bah et ses trois coaccusés s’est ouvert hier, mardi 07 Mai 2019, au tribunal de première instance de Dixinn (délocalisé à la mairie de Ratoma). Ces personnes sont poursuivies pour vol à main armée et association de malfaiteurs. Des faits pour lesquels ils ont tous plaidé non coupable, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui a suivi l’audience.

Ils sont au nombre de quatre et ils sont tous de nationalité guinéenne (excepté Ousmane Barry qui dit être un citoyen léonais). Ils sont pour la plupart marchands ; et, le moins âgé parmi eux, Ousmane Barry, a 24 ans. Ils sont poursuivis pour vol à main armée et association de malfaiteurs. En clair, il est reproché à Mamadou Yaya Bah, Abdoulaye Diallo, Yaya Barry et Ousmane Barry, d’avoir braqué une boutique au mois de septembre 2018 à Bomboli, dans la commune de Ratoma.

« Au cours de cette opération qui a eu lieu vers 9 heures, ces individus, armés de fusil, ont menacé et ligoté le gérant de la boutique Orange-money, avant de s’enfouir avec un sac d’argent », rapporte l’ordonnance de renvoi de Mamadou Yaya Bah et Cie devant le tribunal criminel de Dixinn.

Interrogés sur ces faits, les accusés ont tous plaidé non coupable ! « J’ai été frappé, blessé, torturé…pour que je reconnaisse appartenir à un groupe qui a opéré dans une boutique vers Bambeto. Les policiers ont même menacé de me tuer si je ne signais pas des aveux. Et, comme je saignais de la tête et un peu partout sur mon corps, j’ai accepté de signer. Un policier était arrêté derrière moi, lors de l’interrogatoire. A chaque fois que je dis quelque chose qui est contraire à ce qu’ils (les policiers) voulaient entendre, il me donnait des paires de gifles… Je ne connais rien dans cette affaire de vol. Je partais renouveler ma carte d’identité nationale au commissariat central de police de Ratoma. Dès que je suis descendu du taxi, j’ai vu des gens courir dans tous les sens… Le temps pour moi de traverser la chaussée et d’entrer au commissariat, les agents sont arrivés. Ils m’ont arrêté et fouillé. Ils ont pris mon argent de poche et mon téléphone », a expliqué Abdoulaye Diallo, tout en précisant qu’il ne connait aucun de ses coaccusés.

« Je suis marchant et domicilié à Labé. J’étais venu à Conakry pour acheter des fournitures scolaires à revendre. Je n’appartiens à aucun groupe », a-t-il ajouté.

De son côté, Yaya Barry indique avoir été interpellé par erreur. « Je suis venu de Banankoro pour acheter des cordes, du sel et d’autres produits. Je suis agriculteur et éleveur à la fois. Je suis arrivé à Bambeto à 23 heures. Comme je ne connais pas bien Conakry, j’ai approché un taxi-motard pour lui dire de m’aider à trouver un endroit où dormir. Ce dernier m’a conduit quelque part où j’ai payé 50 000 francs pour la nuit. On a échangé de numéro de téléphone. Et, le lendemain, il est venu me chercher pour m’amener quelque part vers ‘’Petit Simbayah’’ pour acheter les cordes pour mes vaches… On est allé manger dans un bar qui se trouve non loin du commissariat de police. Pendant qu’on prenait le petit déjeuné, on a entendu des cris. Le taxi-motard est sorti pour regarder. Il a ensuite pris sa moto pour aller voir de près, tout en me disant de l’attendre. Quand j’ai fini de manger, je suis sorti du bar. Il y avait beaucoup de gens dehors. J’ai interrogé quelques passants qui m’ont dit que ce sont des bandits qui viennent d’être arrêtés. Et, comme le taxi-motard avait pris du temps et son téléphone ne passait pas, j’ai décidé de partir. Arrivé au niveau du commissariat, vers 11 heures, un agent m’a interpellé pour une vérification. Je détenais un sac qui contenait mes habits et mon argent (2 500 000 francs). C’est cet agent qui m’a conduit à l’intérieur du commissariat où je suis resté près de 3 heures, en attente… C’est après que les policiers ont envoyé un groupe de jeunes qu’ils venaient d’arrêter. Ils nous ont tous mis dans une case… C’est parce que j’ai protesté pour récupérer mon argent des mains du chef de poste qu’on m’a mis dans cette affaire. Je n’ai rien fait. Je ne connais aucun de ces gens-là (ses coaccusés) », a expliqué Yaya Barry.

Tout comme Yaya Barry, qui soutient que son argent a été soustrait de son sac par un policier, le conseil de la partie civile affirme aussi que le sac d’argent qui a été emporté de la boutique à Bomboli, est disparu au commissariat de police.

« On ne sait pas aujourd’hui où se trouve ce sac d’argent. Et, pourtant, après l’arrestation des assaillants qui ont attaqué la boutique, le sac s’est retrouvé au commissariat. Depuis, on ne sait rien. L’argent n’a pas été restitué au gérant de la boutique et aucun scellé n’est versé au dossier. Donc, nous prions le tribunal de nous aider à connaitre où se trouve ce sac d’argent », a indiqué l’avocat de la partie civile.

Finalement, l’affaire a été renvoyée au Mardi prochain, pour la suite des débats.

Mamadou Baïlo Keïta pour guineematin.com

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