Cellou Dalein à N’zérékoré : « c’est Dieu qui m’a donné la popularité » ! Voici l’intégralité du discours

Comme nous l’annoncions précédemment, dans le cadre de sa tournée de prise de contact avec les Guinéens de l’intérieur du pays, le leader de l’UFDG, Elhadj Cellou Dalein Diallo est depuis le mercredi 19 avril dernier en région Forestière. Ce lundi, 24 avril 2017, Elhadj Cellou Dalein Diallo, accompagné d’une importante délégation de son parti et de son ami Alhousseny Makanera Kaké, ancien ministre de la Communication a animé un meeting géant au siège fédéral de l’UFDG au quartier de Gonia.

L’envoyé spécial de Guineematin.com a décrypté pour vous l’intégralité de ce discours :

Tout ce monde ne constitue que 10% de ceux qui m’ont accueilli. Même pas ! Beaucoup sont dehors, beaucoup n’ont pas eu ce privilège que vous avez de me voir en face, m’adresser à vous. Je sais qu’aujourd’hui, je n’ai pas été reçu seulement que par les militants de l’UFDG, j’ai été reçu par toute la population de N’zérékoré.

Je voudrais saluer cette population hospitalière de N’zérékoré. Les habitants de la commune urbaine de N’zérékoré m’ont accueilli comme leur fils. Vous avez vu le long du trajet, la joie, les applaudissements, les jeunes élèves, les adultes, les vielles personnes, tout le monde était en train d’applaudir, tout le monde était content… Mais, ça n’a pas plut tout le monde. Les gens que je n’ai jamais vue, auxquels je n’ai jamais rendu service, ils étaient si heureux de me voir. J’ai vu des jeunes gens de 10 ans, courir plus de 5 kilomètres derrière moi : « Cellou ! Cellou ! Cellou ! ». J’ai vu des femmes danser dans leurs concessions avec une sincérité naturelle pour m’applaudir, m’accueillir. Ça, on ne l’achète pas, c’est Dieu qui donne. Je remercie le bon Dieu de m’avoir donné tant de considération, tant de popularité de mon peuple. C’est comme si je suis le fils de la Guinée, de tout le peuple de Guinée. Je veux que mes compatriotes sortent de la misère et de la peur. Je veux que chaque guinéen puisse s’épanouir, je veux qu’il y ait plus de fraternité entre les fils de mon pays. Je veux qu’il y ait moins de haine, moins de discrimination, moins de violences, entre le peuple. Je veux qu’il y ait moins de chômage pour mes frères de Guinée. Je veux qu’il y ait plus de démocratie pour que lorsque les citoyens s’expriment que la vérité des urnes soient protégée et qu’on ne vole pas vos suffrages.
Vous savez pourquoi on est dans un endroit plus restreint ? Ce n’est pas le gouverneur, ce n’est pas le préfet, c’est Alpha Condé qui a décidé que je ne dois pas accéder aux stades et aux lieux publics. Le chef de file de l’opposition, après le dialogue, après de multiples entretiens qu’on a eu, après qu’on ait décidé de promouvoir la paix, il ordonne qu’on m’interdise l’accès au stade, à la place des martyrs, alors qu’il y a un mois qu’il me recevait. Qu’est-ce que ça signifie ? Ce n’est pas un homme de paix, c’est un homme de provocation, de la haine. Il a instauré la haine ici, dans le pays, entre les ethnies. Il a fait stigmatiser certaines ethnies. Nous ne voulons pas un président qui se comporte comme ça, nous voulons un président qui s’occupe des grandes choses, pas de l’accès de l’opposition aux stades et aux lieux publics. Nous voulons un président de tous les guinéens, qui va se mettre au service de tous les citoyens guinéens. Une fois qu’il est élu, il n’a plus de parti, il ne doit plus diriger le parti, selon nos propres lois parce qu’il doit être le président de tous les guinéens. Alpha Condé n’en est pas un. Vous le savez.

Il pouvait y avoir des incidents. Heureusement, beaucoup de gens ont eu la discipline, la sagesse de rester dehors, alors que le stade est là, c’est pour notre pays. Il a été construit avec les ressources de tout le peuple de Guinée. Je voudrais vous dire, vous les sages, il faut prier pour que la Guinée ait un président plus digne de la fonction présidentielle, qui a l’ambition de réconcilier les guinéens, de garantir l’égalité des citoyens devant la loi, devant les biens communs. De garantir la sécurité à tous les fils du pays, de garantir l’emploi à tous les jeunes de Guinée.
J’ai traversé cette route Sérédou-N’zérékoré que nous avons, le président Lansana Conté et moi-même, inaugurés en 1999. Depuis lors, cette route n’a pas eu d’entretien, elle est en train de se détériorer ; alors que les ressources affectées aux entretiens routiers auraient pu servir à l’entretien de cette belle route. Mais, on va la laisser se dégrader comme la route Conakry-Mali, comme la voirie urbaine de Conakry. Aujourd’hui, le coût d’entretien de cette route, parce qu’il y a des nids de poules partout. Il suffisait simplement de demander à l’entreprise SATOM qui travaille de l’autre côté de venir faire l’entretien de cette route moyennant un contrat, bien-sûr, qui serait payer par le budget de l’Etat. Parce que l’année prochaine, dans deux ans, le coût d’entretien de cette route sera dix fois plus élevé que de réparation des nids de poule que nous avons vu. Nous voulons demander à la population de la Guinée, le parti politique ne doit pas être un facteur d’opposition, de haine et de violences entre les citoyens d’un même pays. Il y a beaucoup de gens du RPG qui le comprennent ; mais, Alpha Condé ne veut pas le comprendre, il utile la division et la haine ethnique pour gouverner.

Le débat entre partis politiques différents, ça doit être du sanankouya, ce n’est pas la haine, nous sommes tous d’abord des guinéens. Personne d’entre nous n’a choisi d’être guinéen, nous sommes nés guinéens : Tomas, guerzés, Kissi, peuls, Malinkés, Bagas, Kikhiforêts… Personne n’a choisi d’être guinéen, c’est Dieu qui l’a voulu ainsi, nous devons l’accepter. Je n’ai jamais vu en un militant du RPG, un ennemi, j’ai toujours considéré que c’était un frère. Il y en a beaucoup avec lesquels j’ai de bonnes relations. Parce que ce n’est pas un crime, c’est la constitution qui demande à chaque citoyen de choisir le parti qui lui convient. Il faut qu’on diminue la haine, il faut qu’on apprenne à mieux vivre ensemble, dans la fraternité, ça n’empêchera pas que monsieur Camara soit du RPG et que monsieur Sylla soit de l’UFDG ou bien du RDIG, ou du GRUP. Nous sommes venus pour rencontrer les populations, attirer leur attention sur la situation qui prévaut, la culture de la haine et de la violence que monsieur Alpha Condé et son clan sont entrain de faire prospérer dans notre pays. Ce n’est pas le RPG, le RPG a de bons militants, des patriotes, des gens qui se sont battus ; mais, aujourd’hui, Alpha Condé gouverne avec un clan, pas nécessairement les gens du RPG. Il a dilapidé les ressources du pays, fait des détournements massifs, il appelle ses amis africains, il leur donne des marchés de 300 millions d’euros, des marchés de 400 millions d’euros, alors que la prestation ne coûte pas plus de 100 millions d’euros. Voilà comment le pays est géré, je peux vous donner quatre exemples que je ne vais pas citer ici.

Beaucoup de personnes souffrent. Il y a des gens qui ne mangent pas à leur faim, alors que des gens meurent de maladie, qu’ils ne peuvent pas acheter des médicaments, le clan de monsieur Alpha Condé est entrain de s’enrichir, ils sont tous devenus multimillionnaires en dollars, alors que le peuple souffre. Ceux qui l’ont soutenu ont dit non, c’est un communiste, un homme qui n’aime pas l’argent, il n’a jamais géré, donc on peut le suivre. Il y a comme les Makanera qui sont déçus et qui ont quitté le navire parce qu’ils aiment leur pays, ils aiment leur patrie. La manière de gérer aujourd’hui le pays, c’est pour ruiner les plus pauvres, pour priver la jeunesse d’emplois, de perspectives et de visibilité. Beaucoup de nos jeunes meurent dans la Méditerranée, dans le désert à la quête d’un emploi ; alors qu’on aurait pu avec toutes les richesses du pays, promouvoir l’investissement, créateur d’emploi. Mais, ce n’est pas ça, c’est les détournements des deniers publics, c’est comment enrichir le clan. Il faut qu’on se mobilise. Mais, en plus, Alpha au lieu de se contenter de deux mandats, il veut un troisième mandat, alors dans ces conditions, ça sera le facteur de réconciliation des guinéens, parce que même le RGP vous avez entendu un haut cadre du RPG : « oui, le RPG veut d’un troisième mandat, mais pas pour Alpha Condé ». C’est légitime que le RPG cherche à rester au pouvoir, mais on n’a dit qu’un homme, n’exercera pas plus de mandats successifs. Si Alpha veux modifier la constitution, le RPG, l’UFDG, le RDIG, le GRUP… tout le monde doit se mobiliser pour dire non. Et, on ne peut pas empêcher le troisième mandat par le vote, parce qu’il a les moyens se déclarer vainqueur comme il l’a toujours fait à plusieurs élections, il faudra qu’on prenne la rue. C’est par la rue qu’on pourra empêcher le troisième mandat. Si vous le laisser aller au référendum, il va déclarer que le peuple de Guinée est d’accord pour l’annulation pour la limitation du nombre de mandat. Il faudrait que dès qu’il annonce la chose, que la jeunesse sorte pour dire qu’on n’en peut plus. Il a juré sur cette constitution de la respecter et de la faire respecter à la cérémonie d’investiture, n’acceptons pas qu’il tripatouille notre constitution : Je sais que les jeunes de N’zérékoré répondront à l’appel des forces vives de la nation parce que la constitution prévoit une limitation du nombre de mandat.

Je suis un homme heureux, tout N’zérékoré m’a accueilli, personne n’a été payé, on n’a pas envoyé des bus chercher les gens. Ce n’est pas comme quand Alpha vient, on distribue de l’argent, les Ministres ressortissants viennent avec des sacs, on a mobilisé, faire des réceptions, alors que tout le monde sait.

Aujourd’hui, la jeunesse de N’zérékoré, elle est massivement au chômage, les femmes continuent de souffrir, les planteurs n’ont aucun appuie concret de la part de l’Etat pour favoriser l’augmentation des rendements dans les cultures vivrières, dans les cultures d’exportation, on fait les grands discours. On dit oui, l’initiative présidentielle pour la promotion des cultures d’exportation, l’auto-suffisance alimentaire. Mais, même lorsqu’il y a un financement, ça n’arrive pas aux paysans, c’est détourné en cours de route. Il faut exiger le changement pour une meilleure gestion de nos ressources publiques, de nos impôts, c’est nous qui payons les impôts, il ne faut pas que les impôts soient utilisés pour enrichir une catégorie de famille venue d’ailleurs alors qu’il y a des gens qui continuent de souffrir.
Je ne vais pas vous infliger un long discours, je suis tellement heureux de l’accueil que j’ai reçu aujourd’hui à N’zérékoré. Je suis venu aussi pour vous remercier parce que la majorité d’entre vous à N’zérékoré m’avait choisi à l’élection présidentielle de 2015 ; mais, vos suffrages ont été annulés, détournés, enterrés, on l’a vu avec des caméras. Mais, vous aviez fait ce que vous aviez à faire, vous avez eu confiance beaucoup d’entre vous ont voté pour moi, je tiens à vous remercier à vous exprimer mes sentiments profonde de gratitude. Les populations de N’zérékoré, je vous remercie de m’avoir adopté, de m’avoir applaudi, d’avoir dansé pour moi, d’avoir abandonné beaucoup d’activités, fermé parfois des boutiques pour certains, pour m’accueillir dans la joie, dans la ferveur, je vous promets que je serais digne de votre confiance. Lorsque je serai Président de la République, je serais le président de toute la Guinée, je serais le président de cette jeunesse désœuvrée, de ces femmes sans assistance, de ces planteurs et paysans qui manquent d’aide, je serais ce Président qui vous aidera à prospérer et à faire prospérer vos entreprises, vos activités. Je ferais en sorte que ceux qui sont dans l’agriculture vivrière que leurs rendements soient augmentés considérablement comme en Asie, avec 5 à 6 tonnes à l’hectare. Je veillerais à ce que ceux qui sont dans les cultures d’exportation soient assistés, financés pour qu’ils deviennent compétitifs à leurs collègues ghanéens, ivoiriens, camerounais. Parce que nous pouvons être plus performants que ces agriculteurs là. C’est qu’ici, c’est l’aide de l’Etat qui a manqué. Je veillerais à ce que les ressources affectées pour ces activités soient utilisées en faveur des populations bénéficiaires. N’zérékoré, Kamama !

Propos recueillis et décryptés par Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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