Cellou Dalein Diallo à la famille de Abdoulaye Bah tué par balles « J’ai enterré 80 jeunes ces 7 ans, c’est difficile »

C’est un Cellou Dalein Diallo, très affligé qui a présenté, ce mercredi, 14 février 2018, ses condoléances à la famille du jeune, Abdoulaye Bah, âgé de 16 ans, tué par balles avant-hier, lundi 12 février 2018. Il était accompagné de son épouse, Hadja Halimatou Dalein Diallo, des députés, Elhadj Abdoulaye Diouma Diallo, Elhadj James Deen Baldé, Aliou Bah, des maires Abdoulaye Bah de Kindia, Souleymane Taran Diallo de Ratoma et de plusieurs autres personnalités, rapporte Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Après la présentation des membres de la délégation par le maire de Ratoma, Souleymane Taran Diallo, c’est le président de l’UFDG et chef de file de l’opposition guinéenne qui a pris la parole.

Dans son adresse à la famille de la victime, Cellou Dalein Diallo a exprimé son indignation face aux tueries « sans fondement », perpétrées dans les quartiers de Conakry par les forces de l’ordre. « Si nous tous nous venons ici aujourd’hui, c’est pour marquer notre solidarité à la famille du jeune Abdoulaye Bah. Avant-hier, nous avons enterré un jeune étudiant en Licence 2 à la carrière. Le lendemain, ils tuent par là aussi et on vient présenter nos condoléances. Ceux qui sont chargés de gérer le pays ne viennent jamais saluer les familles des victimes. Sinon, même si tu fais un accident de la circulation, quelque soit ton rang social, tu dois aller présenter tes condoléances et demander des excuses. C’est vraiment difficile. Parfois, je me réveille la nuit pour me demander jusqu’à quand cela va continuer. Il ne s’agit pas de demander d’où tu viens ? Si des choses de ce genre arrivent et que les autorités ne se lèvent pas pour montrer que c’est interdit, ça devient compliqué. Personnellement, j’ai participé à l’enterrement de 80 jeunes tués par balles pendant ces 7 dernières années. Ça fait mal parce qu’ils sont tués par ceux qui sont censés de les protéger », a-t-il dit avec un visage très affecté.

Au nom de la famille, le premier imam de la mosquée de Bambéto, Elhadj Ibrahima Diallo, a remercié les membres de la délégation avant d’expliquer ce qui attend celui qui tue son prochain. « Nous savons trois choses : personne ne restera sur cette terre sans mourir, personne ne pourra ressusciter l’âme d’une personne qu’il a tué et Dieu n’ira jamais en procès avec quelqu’un à l’au-delà. Donc, le tueur ne pourra jamais être sauvé ; c’est pourquoi Dieu a doté les hommes d’un esprit d’analyse. Ceux qui tuent, ne seront jamais pardonné par Dieu. Ils subiront la colère d’Allah. Encore une fois, nous implorons le bon Dieu, parce que c’est lui seul qui peut, pour qu’il nous protège contre ceux qui nous oppriment. Nous avons pardonné à Dieu parce que nous croyons à lui ; mais, nous ne pardonneront jamais ceux qui tuent nos enfants », a-t-il dit avant de formuler les bénédictions pour le repos de l’âme de tous ceux qui sont tombés sous les balles des forces de l’ordre.

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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