CENI : les commissaires invités à faire preuve de neutralité, de transparence et d’impartialité

Conformément au décret du Chef de l’Etat, les 17 nouveaux membres de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) ont prêté serment ce lundi, 21 décembre 2018. La cérémonie a eu lieu à la Cour Constitutionnelle, en présence des députés, des présidents des institutions républicaines et des représentants des corps diplomatiques et consulaires et institutions internationales, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui était sur place.

L’audience solennelle de la Cour Constitutionnelle a commencé par le rappel du décret nommant les nouveaux commissaires de la CENI par le greffier en chef et la lecture du rapport par le juge constitutionnel, monsieur Ahmed Terna Sanoh. Ensuite, suivra la prestation de serment des 17 nouveaux commissaires de l’OGE (Organe de Gestion des Elections).

Dans son discours, Mohamed Lamine Bangoura, président de la Cour Constitutionnelle, a commencé par dire qu’en Afrique, « l’un des objectifs pour la justice constitutionnelle et l’institution en charge de la gestion des élections, est de relever le défi de la consolidation de l’Etat de droit dans un contexte tantôt tourmenté, tantôt acolyte avec les acteurs politiques. Il est clair que les deux institutions (CENI et la Cour constitutionnelle) ont une mission identique dans le nouveau constitutionnalisme en Afrique à savoir : la construction et la consolidation de l’Etat de droit. En Afrique, il est important pour une juridiction, à la croisée de la politique et du droit, de garantir l’impartialité du juge constitutionnel et d’assurer l’objectivité de ses décisions ».

Aux nouveaux commissaires, le président de la Cour Constitutionnelle les a invité à respecter leur serment, comme indiqué dans les dispositions de l’article 6 de la loi organique L/2018/044/ du 05 juillet 2018, modifiant certaines dispositions de la loi organique L2012/06 du CNT portant création, organisation, attribution et fonctionnement de la CENI. « Ce serment est structuré autour des mots d’indépendance, de neutralité, de transparence et d’impartialité auxquels vous devez respecter pendant la durée de votre mandat de commissaire à la CENI. Je suis persuadé, que depuis l’instant où vous avez acquis la certitude de siéger au sein de la Commission Electorale Nationale Indépendante, vous avez commencé à mesurer l’ampleur et la profonde signification de ces concepts ainsi que les obligations qu’ils comportent tel que je viens de les énumérer. Vous êtes interdit de prendre part à tout débat politique, aux activités au sein des partis politiques, au soutien à un candidat », a insisté Mohamed Lamine Bangoura.

Mohamed Lamine Bangoura

En outre, le président de la Cour constitutionnelle a rappelé que « le statut de commissaire à la CENI est incompatible à toute velléité visant à faire acte de candidature à une élection politique quelconque. C’est aussi une occasion pour moi d’attirer votre attention sur les attentes légitimes du peuple de Guinée vis-à-vis de la Commission Électorale Nationale Indépendante. Le peuple attend de vous le professionnalisme, la rigueur dans la conduite des échéances électorales, à commencer par les élections législatives qui n’ont pas eu lieu à date échue. Face à cette situation, la Cour Constitutionnelle, chargée de la régulation du fonctionnement des institutions et d’attirer l’attention des pouvoirs publics, mais aussi de la pacification de l’espace politique et social, a récemment donné son avis sur la fin du mandat de l’Assemblée nationale. Ce faisant, elle a prévenu qu’un vide institutionnel s’installe au niveau de l’organe législatif de la Nation. J’ai l’espoir que les défis techniques énumérés par l’équipe sortante vont être très rapidement cernés et résolus à la suite de cette prestation de serment. Dans ces conditions, l’élaboration du chronogramme pour la tenue des élections tant attendues ne saura tardée ».

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

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