Chasse des Burkinabés à Doko (Siguiri) : des militaires et gendarmes accusés de vol

C’est à l’occasion de son passage à Siguiri que le président Alpha Condé aurait « ordonné » de chasser les populations Mossis (ressortissants du Burkina Faso), qui sont à la recherche de l’or dans les mines artisanales de Siguiri. Voulant répercuter cet ordre présidentiel, le préfet de Siguiri a demandé aux présidents des différents districts et aux responsables des jeunes de faire quitter tout étranger qui se trouverait dans leurs villages.

Apprenant que les orpailleurs Mossis sont toujours dans les mines des différents villages, une mission mixte composée des militaires et gendarmes s’est rendue hier, jeudi 02 juillet 2020, à Maganko, un district relevant de la sous-préfecture de Doko. Mais, au lieu de se limiter à embarquer ces étrangers, les militaires et gendarmes auraient attaqué les villageois qui dénoncent des actes de vol et de pillage…

Selon des informations confiées au correspondant de Guineematin.com dans la préfecture de Siguiri, c’est une camionnette et un pick-up, remplis d’hommes en tenue militaire, qui ont fait une descente dans le village de Maganko. Là, ils se seraient livrés à des pillages, à des actes de vol et des menaces à l’encontre des citoyens.

Joint au téléphone par Guineematin.com sur ces actes, Yacouba Maganko, le président de la jeunesse de Maganko, a expliqué ce qui s’est passé. « Nous avons reçu hier soir une camionnette et un pick-up dans lesquels il y avait des militaires et des gendarmes. Ils étaient dirigés par le Colonel Mamady Condé, commandant du camp d’infanterie de Siguiri, et le Lieutenant-colonel Lah moussa Traoré, le commandant de la gendarmerie. Ils sont partis d’abord dans un hameau pour piller. Pendant leur retour, ils sont rentrés au village. Là, ils ont défoncé des maisons pour prendre de l’argent et de l’or. Chez une femme, ils ont menacé son enfant avec une arme et pris une forte somme d’argent et de l’or », a-t-il laissé entendre.

Interrogé sur ces accusations, le commandant du camp l’infanterie de Siguiri, le Colonel Mamady Condé, reconnaît avoir conduit une mission officielle dans cette localité. Mais, sur la question du pillage, le commandant ne confirme ni n’infirme. « Je vous affirme que nous menons une mission officielle depuis un certain temps. Les mines sont bourrées de Mossis (ressortissant Burkinabés, ndlr). Si vous vous rendez à Maganko, vous allez pleurer. Le marigot qui est derrière le village a disparu sous l’effet des Mossis. Lors de la dernière visite du président à Siguiri, il nous a instruit de faire quitter les Mossis dans les mines. Hier, nous sommes venus à Maganko. Il y a des centaines de Mossis dans les mines là-bas. Notre mission était d’arrêter ces Mossis. Mais, ça va me surprendre que les agents ont pillé chez les citoyens libres. Une mission pilotée par le Colonel Lah Moussa et moi, comment vous pouvez comprendre que cela se passe ? Mais, je ne peux pas nier ou confirmer. Tout peut se passer. C’est qui reste clair, ils veulent cacher leurs bêtises. J’ai appelé le président des jeunes, Yacouba, et je lui ai dit que je rendrai compte au préfet de l’existence des Mossis. Comme le préfet avait menacé de mettre aux arrêts le président du district et le président des jeunes du district où il verra un Mossi, c’est la raison pour laquelle ils nous accusent », soutient l’officier.

De Siguiri, Bérété Lanceï Condé pour Guineematin.com

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