CMIS Camayenne : la police rend au FNDC les 11 cercueils des jeunes enterrés à Bambéto

Après plus de 2 semaines de disparition, les cercueils des 11 jeunes tués par balles lors des manifestations du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) ont été redus ce mercredi, 20 novembre 2019. C’est à la Compagnie Mobile d’Intervention et de Sécurité (CMIS) de Camayenne, dans la commune de Dixinn, que cette restitution a eu lieu en présence de certains responsables du FNDC, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

L’enterrement le 04 novembre dernier des premières victimes contre le 3ème mandat a été émaillé de violences suite à l’agression du cortège funèbre par les forces de sécurité. Après avoir gazé la procession, les agents avaient aspergé du gaz lacrymogène la mosquée et le cimetière de Bambéto. Comme si cela ne suffisait pas, ils ont confisqué les cercueils après l’enterrement en catastrophe des victimes. Ce sont ces cercueils qui ont été restitués au FNDC ce mercredi.

Après avoir reçu les cercueils, le coordinateur par intérim chargé des opérations, Mamadou Billo Bah est revenu sur les circonstances dans lesquelles les cercueils ont disparu au cimetière de Bambéto. « Ces cercueils sont ceux que la police s’est arrogé le droit de venir confisquer, retirer au niveau du cimetière de Bambéto et les envoyer à la CMIS de la Camayenne ici pour les garder, il y a de cela plus de 2 semaines. Ce qui montre combien de fois nous avons des forces de défense et de sécurité qui sont de plus en plus inhumaines. Sans quoi, rien ne justifie qu’on vienne non seulement disperser les marcheurs qui n’étaient ni armés, ni animés par la violence, ni par le vandalisme ou quoi que ça soit qui se rapporte à cela, mais des marcheurs qui étaient venus pour accompagner ces victimes de la répression sanglante du régime du Professeur Alpha Condé. Nous avions quitté l’hôpital Sino-guinéen pour la mosquée de Bambéto. Arrivés au niveau de la côte de Bambéto, ils nous ont dispersés. Lorsqu’ils nous ont dispersés, on a eu du mal à accéder au cimetière et après l’enterrement qui s’est fait dans la précipitation, ils sont venus prendre ces cercueils là. On avait appris par les médias que cercueils avaient été confisqués, personne n’avait cru. Mais aujourd’hui c’est une preuve éloquente qu’effectivement c’est la CMIS de la Camayenne qui les avait confisqués » a expliqué Billo Bah.

Le coordinateur par intérim chargé des opérations du FNDC a mis l’occasion à profit pour réitérer l’engagement du mouvement à respecter la date du 26 novembre 2019 consacrée à une marche pacifique sur l’ensemble du territoire national. « Selon notre planification, demain jeudi, on devrait faire en sorte que les familles des victimes puissent faire leur deuil. Mais fort malheureusement, au moment où nous nous apprêtions à nous retrouver en réunion préparatoire, on nous apprend que les corps ne sont pas encore disponibles sous prétexte que les autopsies ne sont pas terminées. Alors qu’on leur a donné un délai de près de 2 semaines pour faire ces autopsies là, on n’a pas besoin de toute une éternité pour les faire. C’est une manière inavouée de faire en sorte qu’on ne respecte pas la journée de demain et que ce décalage puisse affecter l’organisation de la marche du 26 novembre 2019. Nous les informons que la marche du 26 novembre 2019 reste maintenue sur toute l’étendue du territoire national et que nous attendons une forte mobilisation du peuple souverain de Guinée qui nous a donné l’indépendance, qui nous a donné la démocratie et qui attend de nous la préservation de ces acquis démocratiques », a-t-il laissé entendre.

La police quant à elle n’a pas voulu faire de commentaires sur la restitution des cercueils.

Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com

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