Commémoration de l’armistice : « la France n’oublie pas le sang versé par des soldats venus d’Afrique…»

Le 101ème anniversaire de l’armistice, signé le 11 novembre 1918 (et qui a mis fin à la première guerre mondiale) a été célébré ce lundi, 11 novembre 2019, en France et dans les représentations diplomatiques dudit pays dans le monde. En Guinée, la cérémonie commémorative de cette date qui reconnait la victoire des Alliés sur l’Allemagne a eu lieu au cimetière de Boulbinet, dans la presqu’ile de Kaloum, à Conakry. Elle s’est tenue en présence des cadres et officiers de l’ambassade de France en Guinée, des cadres du ministère guinéen de la Défense et des officiers des forces armées guinéennes, a constaté un journaliste de Guineematin.com qui a assisté à cette commémoration.

Décoration de soldats, poignets de mains, dépôt de gerbes de fleurs, une minute de silence pour saluer les morts… C’est avec beaucoup d’émotion et de souvenir que le 101ème anniversaire de l’armistice a été célébré ce lundi au cimetière de Boulbinet, dans la commune de Kaloum. Et, à l’absence de l’ambassadeur Jean-Marc Grosgurin, c’est le premier conseiller à l’ambassade de France en Guinée, Fabien Talon, qui a lu le message du secrétaire d’Etat auprès de la ministre des armes françaises. Un message qui décrit l’atmosphère d’une France bouleversée, transformée par quatre années (1914-1918) de guerre. Il a aussi rendu un hommage à tous les soldats qui ont versé le sang pour la France lors de la grande guerre.

« C’était il y a un siècle, un an après la fin des combats de la grande guerre, le 11 novembre 1919 fut le premier de la paix retrouvée. Désormais, le silence domine là où la rage d’acier entonnait avec fureur. Il règne sur d’innombrables champs de batails, qui ont charrié un si long cortège de morts, de mutilés et de blessés. Des traités sont signés, l’allégresse de la victoire se déployait dans une ampleur incomparable le 14 juillet 1919. L’Etat de siège vient d’être levé, la vie sociale et politique reprend ses droits, la démobilisation poursuit sa lente progression, les poilus retrouvent leurs foyers, leurs familles et leurs communes. Ils découvrent une vie bouleversée, une France transformée par une épreuve de quatre années et par de profondes séquelles. Partout, le pays est transformé par la sourde évidence que rien ne sera plus jamais comme avant, que le retour à l’avant-guerre est impossible. C’était il y a cent ans, une nouvelle page s’ouvrait. Celle du souvenir, de la mémoire et de l’honneur. Depuis, inlassablement, les français sont fidèles à cet anniversaire. En ce jour, dans les métropoles (…), toutes les générations, unies et solidaires, se rassemblent et recueillent. La nation se souvient de ceux qui se sont battus pour elle, entre 1914 et 1918. Elle n’oublie pas ses enfants tombés au champ d’honneur… Elle n’oublie pas le sang versé par des soldats venus d’Afrique, d’Asie, du Pacifique et d’Amériques. Elle salue toutes les nations alliées qui ont partagé le même combat. Les noms gravés sur nos monuments aux morts nous rappellent constamment des valeurs d’honneur, de courage, de dévouement et de bravoure. Depuis 2012, chaque 11 novembre est aussi une occasion d’honorer toutes les filles et les fils de France qui, dans tous les conflits (…) ont accompli leur devoir jusqu’au don suprême. En ce jour, la nation rend un hommage particulier aux soldats morts pour la France en opérations extérieures. En inaugurant un monument national à leur mémoire, le président de la République (Emmanuel Macron) inscrit dans leurs cœurs comme dans leurs mémoires, la reconnaissance pleine et entière de tout un peuple pour ces combattants. Ce monument aux morts est aussi un rappel que la préservation de notre indépendance, de notre liberté de nos valeurs repose sur ceux qui ont donné leurs vies pour les défendre », a indiqué Fabien Talon.

Présent à cette cérémonie commémorative, le Général de brigade aérienne et directeur de cabinet du ministère guinéen de la Défense, Sidy Yaya Camara, a exprimé un réconfort moral. « L’anniversaire de l’armistice est un évènement mémorable pour toute l’humanité. En cela, la République française a joint à cet anniversaire la commémoration des morts tombés sous les théâtres d’opérations extérieures pour la France. En tant que frère d’arme, il est important que nous puissions partager ces moments pathétiques, mémorables, de l’histoire », a dit le Général Sidy Yaya Camara au nom du ministre guinéen de la Défense.

Rappelons que c’est l’armistice, signé le 11 novembre 1918, qui a mis fin aux combats de la Première Guerre mondiale (1914-1918). Le cessez-le-feu (effectif à 11 heures) a entraîné dans l’ensemble de la France des volées de cloches et des sonneries de clairons, annonçant la fin d’une guerre qui a fait pour l’ensemble des belligérants plus de 18,6 millions de morts, d’invalides et de mutilés, dont 8 millions de civils.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

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