Comment contrôler l’action publique ? Une trentaine de personnes à l’école d’un consortium de 5 ONG

Dans le but d’accroître les capacités des acteurs de la société civile guinéenne et renforcer les méthodes d’intervention pour une pratique efficace du contrôle citoyen de l’action publique, se tient à Conakry un atelier national d’apprentissage et de réflexion sur le contrôle citoyen de l’action publique. Ouverte ce jeudi 22 juillet 2021, cette rencontre de deux jours réunit une trentaine de participants issus de la société civile, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

En République de Guinée, le contrôle de l’action publique constitue un véritable casse-tête pour les citoyens. Car, depuis l’indépendance du pays, les gouvernements qui se sont succédé ont toujours été caractérisés par la faiblesse de l’offre publique dans presque tous les domaines. Et le domaine le plus illustratif est celui consacré aux mécanismes de contrôle et d’évaluation par les acteurs sociaux et l’implication citoyenne des acteurs de la société civile dans le processus d’exécution et de suivi des actions de développement. 

C’est pour corriger cet état de fait que la Cellule Balai Citoyen, la PCUD, P.D.H, Ablogui et la Cofel, organisent un atelier national d’apprentissage et de réflexion sur le contrôle citoyen de l’action publique, avec l’appui technique et financier de West Africa Civil Society Institue (WACSI) et Hewlett Foundation (HF).

François Kolié, vice-président de la Cellule Balai Citoyen

Selon le vice-président de la Cellule Balai Citoyen, François Kolié, la rencontre vise à partager les expériences entre les participants pour voir comment impliquer les citoyens dans le contrôle de l’action publique. « Nous sommes là dans le cadre de l’organisation d’un atelier national sur l’apprentissage et la réflexion sur la gouvernance en général à partir d’un de ses outils qui est le contrôle de l’action publique.

Avec 5 ONG qui composent un consortium financé par l’Institute Ouest-africain de la société civile (WACSI) et la Fondation HEWLETT, nous avons choisi ces deux jours pour qu’on vienne partager nos expériences avec toutes les organisations membres qui ont déjà œuvré dans le cadre du contrôle de l’action publique dans certains domaines étatiques. Cet atelier découle d’un fait que depuis l’indépendance de notre pays, nous avons un sérieux problème de gouvernance.

Cela malgré les réformes annoncées par-ci et par-là par les différents gouvernements. Donc, il serait important pour nous, acteurs de la société civile, de s’impliquer et de savoir maintenant qu’à partir des initiatives que nous développons sur le terrain, de voir comment impliquer le citoyen à la base dans le développement non seulement de sa collectivité, mais aussi sa participation aux actions qui sont entreprises par les responsables en place », a-t-il expliqué.

A la fin de l’atelier, les organisateurs espèrent voir les participants s’approprier des outils mis à leur disposition. « Nous voudrions qu’à la sortie de cet atelier, il y ait plus d’appropriation de tous les outils que les facilitateurs vont donner  et que nous formions un réseau national de contrôle citoyen de l’action publique pour toute la société civile. Ce qui va nous permettre  d’être plus efficaces, d’évoluer en synergie et d’avoir plus d’impact sur les citoyens et sur nos autorités », a dit M. Kolié.

Bangaly Camara

Bangaly Camara, l’un des facilitateurs de cet alier, a fait savoir que les travaux consistent à échanger sur la responsabilité du citoyen à avoir un regard sur ce que le gouvernement fait en termes d’actions, de politique et de gouvernance dans le cadre de l’amélioration des conditions de vie des citoyens. « Chacune de ces organisations a déjà  travaillé sur une thématique du contrôle citoyen et durant les 2 jours de l’atelier, chacune expliquera ce qu’elle utilise comme outil ou mécanisme de contrôle citoyen.

Ensemble, on essayera de voir les limites et les progrès réalisés par chaque méthode pour mettre en place une stratégie globale de contrôle citoyen qui permettra de favoriser la gouvernance participative en Guinée. Cela pourra également faire en sorte que les organisations de la société civile collaborent avec l’Etat dans le cadre de l’amélioration de la qualité de la délivrance des services publics », a-t-il souligné.  

Au terme de cette formation, Rouguiatou Camara, assistance administrative de la Coalition des femmes leaders de Guinée (COFEL) compte mettre à profit les compétences acquises durant ces travaux pour mieux s’impliquer dans le contrôle de l’action publique.

Rouguiatou Camara, assistance administrative de la Coalition des femmes leaders de Guinée (COFEL)

« Nous sommes en train de renforcer nos capacités dans le cadre du contrôle citoyen de l’action publique pour savoir comment il faut s’y prendre parce qu’en Guinée, généralement, les activités que nous faisons ne sont pas liées à ce sujet. Et après notre formation, nous comptons nous impliquer davantage dans ce domaine, parce que nous serons suffisamment outillés sur comment faire le contrôle citoyen de l’action publique », rassure-t-elle.

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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