Conakry : « 4 opposants à un 3ème mandat pour Alpha Condé » jugés à Kaloum

Le procès de quatre jeunes arrêtés la semaine dernière à Conakry, à l’occasion des manifestations appelées par le FNDC contre un troisième mandat pour le président Alpha Condé, s’est ouvert ce mercredi, 22 janvier 2020, au tribunal de première instance de Kaloum. Poursuivis pour attroupement illégal sur la voie publique et trouble à l’ordre public, les prévenus ont plaidé non coupables, a constaté un reporter de Guineematin.com qui était sur place.

Alsény BANGOURA, 22 ans, Abdoulaye DIALLO, 30 ans, Mamadouba SYLLA, 26 ans, et Almamy Mohamed BANGOURA, 43 ans, sont les prévenus dans cette affaire. Trois d’entre eux se sont présentés comme étant des portefaix et l’autre a dit être un marchand. Tous, ont nié avoir pris part aux manifestations appelées par le Front National pour la Défense de la Constitution. Abdoulaye Diallo a expliqué qu’il a été arrêté nuitamment au marché Niger (Kaloum), où il travaille. « Je suis transporteur de bagages au marché Niger. Dans la nuit du dimanche au lundi, 13 janvier 2020, nous avons déchargé un camion en provenance de Dalaba.

Maître Thierno Souleymane Barry, avocat des prévenus et membre du collectif des avocats du FNDC

Comme il faisait tard, le propriétaire nous a dit de surveiller ses marchandises jusqu’au matin. Nous devions également amener ces marchandises à l’intérieur du marché le lendemain matin. Nous étions assis donc auprès de ces marchandises, lorsque des agents de la BAC sont venus nous interpeller aux environs de 3 heures du matin. Nous leur avons montré les marchandises que nous étions en train de surveiller, mais ils ne nous ont pas écoutés. Ils nous ont conduits d’abord au camp Makambo où nous avons passé le reste de la nuit. Le lendemain, nous avons été conduits à la DPJ et ensuite à la maison centrale », a-t-il expliqué.

Alsény Bangoura et Mamadouba Sylla ont livré la même version que leur prédécesseur. De son côté, Almamy Mohamed Bangoura, qui dit être marchand, a dit aussi avoir été interpellé dans la même nuit que les autres prévenus. « J’ai été arrêté alors que je dormais sur une table au bord de la route (à Kaloum). Cette nuit, aux environs de 1 heure du matin, je suis sorti pour prendre un café. En cours de route, j’ai rencontré un ami. On a décidé d’aller en banlieue pour que le matin nous puissions aller vendre nos produits à Tanènè. Sur le chemin, mon ami m’a dit de l’attendre pour qu’il aille chercher ses affaires. Je suis donc resté à l’attendre et je me suis adossé à une table pour m’endormir. C’est là que les agents m’ont réveillé et m’ont mis aux arrêts », a-t-il laissé entendre.

Après avoir écouté les prévenus, le tribunal a renvoyé l’audience à demain, jeudi 23 janvier 2020, pour les réquisitions et plaidoiries. En attendant, les quatre prévenus sont retournés en prison, au grand dam de leur avocat. Maître Thierno Souleymane Barry, qui dénonce une détention illégale de simples innocents, avait souhaité que l’affaire se termine aujourd’hui. Mais, il n’a pas été entendu par la juridiction.

Alsény KABA pour Guineematin.com

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