« Conakry capitale mondiale du livre 2017 » inaugure deux sculptures géantes au pont du 8 Novembre

Grâce au sponsoring de la Fondation SMB-Winning Consortium, l’événement annuel de l’Unesco « Conakry capitale mondiale du livre 2017 » (CCML2017) a dévoilé, le vendredi 16 juin 2017, deux sculptures symboliques aux carrefours giratoires du pont du 8-Novembre. Ces monuments en aluminium, hautes de quatre mètres, sont sortis du poste à souder du plasticien niçois de renommée mondiale Stéphane Cipre.

La première œuvre dévoilée a une apparence abstraite, mais de loin elle fait voir parfaitement le visage de Nelson Mandela. L’abstraction et l’effet optique s’y conjuguent à merveille. La seconde est un livre-objet cubique en cinq volumes. Elle est la réplique géante d’une sculpture de Cipre plus petite, dénommée Liberté, qu’il a présentée il y a un an au Centre culturel franco-guinéen avant de l’offrir au président guinéen. Sur le dos du livre figure le visage d’Alpha Condé derrière des barreaux, qui symbolisent son arrestation et son emprisonnement juste après l’élection présidentielle de décembre 1998. La première de couverture porte l’inscription gaufrée « I Have A Dream », la première phrase du célèbre discours de Martin Luther King, leader martyr du combat pour les droits civiques aux États-Unis dans les années 60. La quatrième de couverture comporte une sculpture de l’emblématique Nimba, la déesse de la fécondité au pays baga. Sur la gouttière, un livre entrouvert laisse lire des citations d’auteurs célèbres, et notamment Périclès – stratège, orateur et homme d’État athénien dont le nom est associé au Ve siècle av. J.C., l’âge d’or de la cité grecque qui a fait éclore la première démocratie dans le monde occidental –, le poète surréaliste français Paul Éluard (XXe siècle) et l’immense poète-écrivain romantique Victor Hugo (XIXe siècle).

L’inauguration coïncide avec la Journée internationale de l’enfant africain qui commémore le massacre d’enfants noirs par le régime de l’apartheid dans le township de Soweto, le 16 juin 1976.

À la tribune officielle, il y a eu notamment le ministre d’État aux Transports Oyé Guilavogui, le ministre de l’Enseignement technique et professionnel, porte-parole du gouvernement, Albert Damantang Camara, la ministre de l’Action sociale, de la Promotion féminine et de l’Enfance, Sanaba Kaba, l’ambassadeur de l’Afrique du Sud à Conakry, l’ambassadeur de France Jean-Marc Grosgurin, la représentante de la Première Dame Djénè Kaba-Condé et le commissaire général de « Conakry capitale mondiale du livre 2017 » Sansy Kaba Diakité.

On notait la présence discrète du PCA du consortium minier SMB-Winning, Fadi Wazni, et du directeur général de la SMB, Frédéric Bouzigues, président de la Fondation SMB-Winning Consortium, un sponsor majeur de « Conakry capitale mondiale du livre 2017 ».

De nombreux enfants, à l’honneur en cette journée dédiée, ont également assisté à l’événement.

Sansy Kaba Diakité a expliqué la signification de l’événement culturel « Conakry capitale mondiale du livre 2017 », à savoir une célébration du livre en Guinée pendant un an par les auteurs, éditeurs, libraires et bibliothécaires des cinq continents, sous l’égide de l’Unesco.

L’ambassadeur sud-africain a lu de longs extraits du bestseller de Nelson Mandela Long Walk To Freedom (Longue marche vers la liberté), un livre autobiographique que « l’homme du XXe siècle » a commencé en prison et terminé après sa libération. Ces extraits développent le principe fondateur de la lutte de Mandela contre l’apartheid : « I was not born to be free, I was born free  » (je ne suis pas né pour être libre, je suis né libre).

La ministre Sanaba Kaba a plaidé pour une plus grande protection des enfants guinéens et une parité effective hommes-femmes dans les institutions républicaines et aux postes administratifs.

Au pied de la sculpture de Mandela, une artiste sud-africaine, accompagnée par son compatriote Prince, parrain de « Conakry capitale mondiale du livre 2017 », a entonné la célèbre chanson Asinbonanga du « Zoulou blanc » Johnny Clegg, le maître du Mbaqanga, leader successif des groupes sud-africains Juluka et Savuka aux chansons principalement axées sur la lutte contre l’apartheid entre 1976 et 1991, année où le président Frederik De Klerk a mis fin au régime de séparation entre Blancs et Noirs dans le pays.

Asinbonanga est une chanson des années 80 dédiée à Nelson Mandela, alors emprisonné à Robben Island, où il passera 27 ans, pour son combat contre l’apartheid.

Les deux artistes sud-africains organiseront en octobre un téléthon et un festival destinés à lever des fonds pour l’installation de points de lecture et de bibliothèques à Conakry.

La Fondation SMB-Winning Consortium se dévoue au développement socioéconomique et culturel de la Guinée. Elle appuie les projets culturels, artistiques et sportifs du pays. En particulier, elle s’est fortement engagée dans les préparatifs de « Conakry capitale mondiale du livre 2017 » et continue à apporter une aide substantielle pour sa réussite.

Fait notable, parmi les 17 villes qui ont été désignées capitale mondiale du livre par l’Unesco depuis 2001, Conakry est la première à être située sur le continent africain. C’est un honneur mais pas une sinécure. L’échec n’est pas permis.

À partir d’octobre 2017, les œuvres de plusieurs plasticiens guinéens associés seront exposées en rotation dans les hôtels luxueux de Conakry, toujours grâce au sponsoring de la Fondation SMB-Winning Consortium. Rendues ainsi plus visibles, la valeur des pièces s’accroîtra aux yeux des étrangers venus pour l’événement. Elles seront finalement vendues aux enchères au cours d’une soirée caritative. Les sommes récoltées seront versées en partie aux auteurs des œuvres et le reste tombera dans l’escarcelle d’ONG opérant en Guinée.

Stéphane Cipre est l’un des ambassadeurs de « Conakry capitale mondiale du livre 2017 ». Féru de haute couture – sa première vocation – et de littérature, admirateur de la pensée hellénique, il réalise de magnifiques œuvres en aluminium qui traduisent avec une esthétique saisissante la discordance des choses de la vie et l’aspiration humaine à la liberté. Depuis vingt ans, il les expose dans le monde entier.

L’aluminium des sculptures dressées au 8-Novembre provient de la bauxite guinéenne. Tout un symbole.

El Béchir

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