Conakry : F2DHG présente les résultats de son étude sur les violences faites aux femmes en période de Covid-19

La pandémie de Covid-19 a contribué à l’exacerbation des violences faites aux femmes en Guinée. C’est la conclusion d’une étude menée par l’ONG Femmes, Développement et Droits Humains en Guinée (F2DHG). L’organisation de la société civile a présenté les résultats et validé le rapport de cette étude ce vendredi, 9 juillet 2021, à Conakry, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui a assisté à la cérémonie.

Dans plusieurs du monde, le constat révèle que les violences à l’égard des femmes ont connu une augmentation, suite aux restrictions de libertés imposées par la pandémie de Covid-19. C’est ce qui a amené l’ONG Femmes, Développement et Droits Humains de Guinée (F2DHG) à lancer le 20 mars 2021, un projet intitulé « Lutte contre les violences faites aux femmes en période de Covid-19 », grâce au soutien financier d’OSIWA-Guinée.

Et la première phase de ce projet a consisté à mener une étude sur la typologie et la cartographie des violences faites aux femmes en période de Covid-19 en Guinée. Confiée à un cabinet de consulting, cette étude a été réalisée sur une période de deux mois dans 12 communes urbaines du pays, dont la zone du Grand Conakry. Au terme de leurs travaux, les enquêteurs sont arrivés à la conclusion que la pandémie de Covid-19 a contribué à l’exacerbation des violences faites aux femmes en Guinée.

« Globalement, nous avons eu à interviewer 992 personnes. Et en fonction des résultats, nous pensons que l’étude s’est déroulée dans les meilleures conditions. Les principales conclusions de nos études sont les suivantes : de façon générale, il y a eu une exacerbation des violences au niveau des ménages pendant le Covid-19. Il y a eu plusieurs formes de violences telles que : les insultes, les humiliations, les mariages forcés, les viols et autres types de violences », a indiqué Soumaïla Bayo, le consultant du projet.

Sur les 12 communes touchées par l’étude, celle de Coyah arrive en tête du classement, avec 39% de taux de violences faites aux femmes. Le stress, la détérioration des conditions socio-économiques et la limitation des déplacements sont évoqués comme étant les causes de cette situation qui affecte les femmes. Des résultats que l’ONG Femmes, Développement et Droits Humains de Guinée compte mettre à profit pour mener des actions concrètes sur le terrain, en vue de lutter contre les violences à l’égard des femmes.

Moussa Yero Bah, journaliste et présidente de l’ONG F2DG-G

« Ce travail va permettre à beaucoup d’organisations d’avoir des éléments sous la main pour pouvoir parler des violences faites aux femmes spécifiquement en période de Ccovid-19. C’était l’objectif visé par rapport à cette étape de notre projet de lutte contre les violences faites aux femmes qui a été lancé au mois de mars dernier. Donc, ce n’est qu’une phase d’un projet. Maintenant qu’on a le rapport validé sous la main, cela va nous permettre de continuer le travail.

C’est-à-dire en allant vers les communautés et sensibiliser ces communautés pour mieux les outiller à savoir préserver les femmes en période de pandémie. Mais aussi, ça nous permettra de toucher les organisations de la société civile qui sont citées dans ce rapport, et sensibiliser toutes ces communautés aux risques liés aux violences faites aux femmes en période de Covid-19, ça va être la prochaine étape ce projet », annonce la journaliste Moussa Yéro Bah, présidente de l’ONG F2DHG.

Au nom du ministère des droits et l’autonomisation des femmes, la cheffe de cabinet du département a salué cette initiative de l’ONG Femmes, Développement et Droits Humains Guinée (F2DHG). Ramatoulaye Camara a invité l’ensemble des acteurs concernés à se servir des résultats de cette étude pour orienter les actions sur le terrain dans le cadre de la lutte contre les violences faites aux femmes.

« La réalisation d’une enquête sur les violences faites aux femmes en période de Covid-19 répond à la nécessité de considérer l’impact de cette pandémie sur les hommes et les femmes, afin de fournir une réponse adaptée aux besoins et aux défis. Les résultats de cette étude doivent être utilisés par l’ensemble des partenaires comme un outil d’orientation et de prévention pour inverser la tendance des violences faites aux femmes durant et après cette pandémie », a-t-elle indiqué.

Depuis sa création en 2013, l’ONG Femmes, Développement des Droits Humains en Guinée (F2DHG) œuvre pour le respect des droits humains et des libertés fondamentales, mais aussi pour l’émancipation des femmes à travers leur formation et leur sensibilisation pour la connaissance de leurs droits, leur autonomisation et leur implication dans le processus de développement poitique et socioéconomique et politique de la Guinée.

Malick Diakité pour Guineematin.com

Tel : 626-66-29-27

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