Conakry : immersion dans le quotidien de plusieurs enfants non scolarisés

Fatim Camara

L’humanité célèbre ce mercredi, 20 novembre 2019, la journée mondiale des droits de l’enfant. Une journée qui commémore le 30ème anniversaire de l’adoption de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE), le 20 novembre 1989. A cette occasion, un reporter de Guineematin.com est allé à la rencontre de plusieurs qui n’arrivent pas à jouir de certains droits fondamentaux.

L’éducation est un droit fondamental pour l’enfant. Mais en Guinée, ils sont nombreux à se retrouver dans les rues en lieu et place des salles de classe. A Conakry, la capitale guinéenne, il suffit de faire un tour dans la ville pour toucher du doigt cette triste réalité.

Amadou Sadio Diallo

Originaire de la préfecture de Pita, en moyenne Guinée, Amadou Sadio Diallo, âgé de 15 ans, est cireur de chaussures. Rencontré à Kipé (quartier huppé de Conakry), notre interlocuteur confie qu’il n’a pas les moyens nécessaires pour aller à l’école. « Mes parents sont au village, donc j’ai décidé de venir ici à Conakry pour chercher un peu d’argent. C’est le manque de moyens qui a fait que je ne suis pas allé à l’école et je n’ai personne pour m’aider. A défaut d’être scolarisé, je prie qu’on m’aide à apprendre un métier », lance-t-il.

Ibrahima Kamara

Contrairement à son prédécesseur, Ibrahima Kamara, de nationalité Sierra léonaise, a eu la chance d’aller à l’école. Mais, faute de moyens et de soutien, il a été contraint d’abandonner les cours. Aujourd’hui, il passe l’essentiel de son temps dans un dépotoir d’ordures situé au quartier Nongo. Il passe la journée à ramasser des sachets plastiques et de la ferraille qu’il revend pour avoir un peu d’argent.

« Mes deux parents biologiques sont morts. J’ai été à l’école jusqu’en classe de 3ème année, mais par manque de moyens, j’ai été contraint d’abandonner les cours. Mon souhait c’est qu’on m’aide à reprendre les cours, car je ne peux pas continuer à rester dans ce dépotoir », a-t-il indiqué.

Fatim Camara

Comme beaucoup d’autres enfants, Fatim Camara, elle, fait le petit commerce. Elle porte un plateau rempli d’arachides sur la tête et sillonne plusieurs quartiers. « Je n’ai pas été à l’école, je suis en train de revendre des arachides pour ma mère. C’est dans ça qu’elle parvient à trouver la dépense familiale. Mes parents n’ont pas suffisamment de moyens pour me scolariser », explique la fillette.

Baba II Fangamou

Baba II Fangamou, un citoyen de Conakry, observe avec tristesse cette situation qui ne favorise pas l’épanouissement des enfants. Il appelle à de mesures urgentes pour changer la donne. « Il faut que les enfants soient entretenus par leurs parents. Qu’on accepte de les scolariser ou à défaut les envoyer apprendre un métier. Si vous n’avez pas les moyens nécessaires pour les envoyer à l’école, il faut les aider au moins à apprendre un métier », conseille ce père de famille.

Siba Guilavogui pour Guineematin.com

Tel : 620 21 39 77/ 662 73 05 31

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