Conakry : l’artiste Djélikaba Bintou poursuit un jeune pour escroquerie

Un jeune nommé Mohamed Cissoko a comparu hier, jeudi 19 décembre 2019, devant le tribunal de première instance de Mafanco. Il est poursuivi par l’artiste Djélikaba Bintou pour escroquerie. Le prévenu s’est présenté sous une fausse identité sur les réseaux sociaux en se faisant passer pour la chanteuse, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Mohamed Cissoko, âgé de 20 ans, est détenu à la maison centrale de Conakry depuis le 12 février 2019. Il a été arrêté par des agents de sécurité à Enco 5, dans la commune de Ratoma, suite à une plainte de l’artiste chanteuse Djélikaba Bintou. L’épouse de Mohamed Azaya accuse le jeune homme d’avoir créé un faux compte sur Facebook au nom de Djélikaba Bintou dans le but de demander des services à plusieurs internautes.

A la barre, Mohamed Cissoko est revenu sur les circonstances de son arrestation. « Je connais très bien Djélikaba Bintou parce qu’on a fait 5 à 6 ans ensemble dans le même quartier. Nous sommes des voisins. Un jour, sa sœur Maciré Sylla m’a appelé pour me dire de l’accompagner quelque part pour chercher son argent. Lorsque nous sommes arrivés, j’ai constaté la présence d’agents secrets sur les lieux. Ils m’ont dit de monter dans leur véhicule. Je suis monté et j’ai été conduit au domicile de son mari Azaya dans le quartier Minière. Ce dernier a pris mon téléphone en me laissant dans la main des autorités. Finalement, j’ai été auditionné à la DPJ et placé sous mandat de dépôt », a-t-il raconté.

Dans ses explications, le jeune homme a reconnu avoir publié des photos de Djélikaba Bintou sur Facebook. « J’ai publié ses photos à l’occasion de la célébration de mon anniversaire », a déclaré le prévenu, précisant l’avoir fait sans l’autorisation de l’artiste.

Le ministère public, représenté par Alsény Bah, a rappelé au prévenu que son attitude constitue un chantage sur internet. « Vous avez créé un faux compte Facebook avec le nom de Djélikaba Bintou et sa photo dans le seul but de l’escroquer en demandant des services aux gens. Cette dame a été victime de multiples chantages et elle a eu peur », a fait savoir Alsény Bah. Le procureur a demandé au tribunal d’ordonner la comparution de la partie civile mais aussi la mise sous scellé du téléphone saisi sur le prévenu.

« Nous devons entendre la partie civile dans cette affaire. Au cas où elle refuse de comparaitre, le tribunal en tirera toutes les conséquences. Si nous avons le téléphone avec lequel Mohamed Cissoko a créé le faux compte, nous pouvons connaitre le numéro de téléphone avec lequel il a créé le compte mais aussi connaitre tout ce qu’il a pu faire à travers ce faux compte », a dit monsieur Bah.

De son côté, Me Facinet Sylla, avocat de la défense, a mis l’accent sur le refus de la partie civile de comparaître dans ce dossier. C’est pourquoi, il a sollicité auprès du tribunal la mise en liberté de son client, qui a passé dix mois en prison dans une affaire de flagrant délit.

« Je suis sous serment, monsieur le président, je peux vous garantir que la partie civile ne viendra pas ici. Elle regrette ses agissements contre ce jeune qui comparait par devant votre tribunal. Elle a refusé toutes les fois qu’elle a été appelée à comparaître dans ce dossier. Mon client a passé dix mois en prison. En attenant la comparution de Djélikaba Bintou, je vous prie d’accorder la liberté provisoire à ce jeune pour pouvoir souffler un peu », a-t-il plaidé.

Mais, le procureur s’est opposé à cette demande formulée par la défense. Il a rassuré le tribunal qu’il fera toutes les diligences possibles pour faire comparaître la partie civile à la prochaine audience. Le juge Mohamed Lamine Camara a rejeté donc la demande de la défense et a renvoyé l’affaire au 26 décembre 2019 pour la comparution de la partie civile.

Siba Guilavogui pour Guineematin.com

Tel : 620 21 39 77 / 662 73 05 31

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