Conakry : les 158 travailleurs du GHI Novotel réclament leur règlement à la Sud africaine SNA

Ibrahima Tounkara, secrétaire général de la section syndicale de Novotel

La section syndicale du grand hôtel de l’indépendance (GHI) de Conakry (Novotel) a aminé une conférence de presse ce mardi, 16 février 2021, dans la capitale guinéenne. La démarche vise interpeller l’Etat guinéen sur la situation infernale que les 158 employés de ce complexe hôtelier avec la société nationale de l’aménagement (SNA), une société sud africaine en charge de la gestion et de la rénovation de cet établissement. Ils soupçonnent cette société de vouloir passer la main à une autre société sans s’acquitter de leur règlement, rapporte un journaliste de Guineemtin.com qui était à la conférence.

C’est après avoir vainement tapé à toutes les portes que ces employés qui ont travaillé pendant neuf ans au Grand hôtel de l’indépendance ont décidé de sortir ce mardi dans les médias pour parler de leurs peines qui marquent leur quotidien depuis quelques temps. Et, c’est avec beaucoup d’émotions que le secrétaire général de la section syndicale du GHI-Novotel de Conakry, Ibrahima Tounkara, plaide leur sort au près de l’Etat guinéen.

Ibrahima Tounkara, secrétaire général de la section syndicale de Novotel

« On vous a fait appel pour nous soutenir dans le combat que nous avons entamé il y a un an. C’est l’État qui nous a rassurés que ce projet de rénovation, c’est de l’or qu’ils nous ont vendu, alors que c’est du fer. Donc, ils n’ont cas tout faire pour nous aider à avoir nos dus avec la société SNA (Société National d’aménagement), avant que celle-ci ne passe ses droits à une autre société qu’on appelle AHAT. Comme c’est l’État guinéen qui nous a vendu ce projet gigantesque et qui nous a dit que nous sommes reversés à la société SNA, qu’il nous aide à récupérer notre dû. Depuis le 18 mars 2020 nous nous trouvons  dans cette situation. Nous avons fait beaucoup de concession lors des négociations, mais nous voyons que tout cela ne change rien. Nous voulons juste être réglés. Six de nos collègues sont morts. Nous avons nos enfants qui ne peuvent pas aller à l’école par faute de moyens. Je demande particulièrement à monsieur le ministre Kiridi Bangoura, qui nous a rassurés au nom du président de la République que notre emploie sera protégé, de nous aider à en finir pour tout bon avec cette société », a indiqué Ibrahima Tounkara.

Abordant dans le même sens, Alpha Oumar Diallo, un des travailleurs du GHI-Novotel, « Aujourd’hui, il faut oser le dire : nous souffrons énormément. Depuis le début de cette situation, nous avons enterré six de nos amis. Il y a trois parmi nous qui sont délogés, d’autres  menacés d’expulsion. Certains de nos amis ont même divorcé avec leurs femmes. Donc, nous demandons aux autorités guinéennes de nous aider et d’avoir pitié de nous. Car, on vit très mal actuellement. Ça fait trois mois sans salaire. Et, la prime qu’on nous donne n’atteint même pas les 500.000 francs guinéens. C’est pourquoi, nous demandons à l’État guinéen, plus particulièrement au président de la République, d’être attentif à nos préoccupations. Car, c’est lui seul qui peut nous aider auprès de ces gens qui nous font souffrir de cette manière. Aujourd’hui, on peine à couvrir certaines dépenses comme le payement de nos loyers, les frais de scolarité de nos enfants… Nous ne voulons plus travailler avec eux (SNA). Nous réclamons notre règlement pour qu’on se sépare », a insisté Alpha Oumar Diallo.

A noter que ces travailleurs projettent d’organiser très prochainement un sit-in devant le Grand hôtel de l’indépendance, si leurs revendications ne sont pas satisfaites par la société sud africain qui gère actuellement cet établissement.

Malick Diakité pour Guineematin.com

Tel : 626-66-29-27

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