Conakry : l’OIM et la Coopération Italienne favorisent l’insertion des jeunes et des migrants retournés

Giula Piccion, chargée de Projet/OIM

L’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) a procédé ce jeudi, 12 décembre 2019, à la remise officielle de 4 salles de classe rénovées au Centre de Formation Professionnelle de Kipé, et au lancement d’une session de formation de 41 apprenants en Cuisine-Restaurant au Centre National de Formation du Tourisme et de l’Hôtellerie.

Un geste réalisé en collaboration avec le gouvernement guinéen, financé à hauteur d’un million d’Euros par l’Agence Italienne de Coopération au Développement. La démarche vise à promouvoir des migrations sûres et créer des alternatives à la migration irrégulière des jeunes, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Selon nos informations, les jeunes migrants potentiels dans les zones à fort taux d’émigration et moins touchés par des projets de coopération viennent généralement de Ratoma, Koundara, Siguiri et Labé Centre. C’est pour inverser cette tendance que l’OIM, la coopération Italienne ont initié ces projets d’appui au département de la Jeunesse et de l’Emploi des Jeunes, et celui de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle.

Dr Dario Mariavi, coordinateur de l’Agence Italienne de Coopération au Développement

Dans son discours, Dr Dario Mariavi, coordinateur de l’Agence Italienne de Coopération au Développement, a rappelé les objectifs recherchés à travers ces actions. « L’idée d’appuyer le projet de renforcement des capacités des autorités pour répondre aux défis de la formation professionnelle et de l’emploi des jeunes, gage de la stabilisation et de l’autonomisation, se présente pour le gouvernement guinéen et ses partenaires comme une nécessité pour offrir une alternative à la migration irrégulière aux jeunes. L’Agence Italienne pour la Coopération au Développement partage cette priorité et se réjouit de pouvoir accompagner, à travers l’Organisation Internationale des Migrations, le gouvernement guinéen dans la réalisation de cet objectif essentiel. L’Italie est une terre d’accueil caractérisée par un brassage culturel important et très profond. Elle a enregistré 11 60 migrants arrivés par la mer en 2019, et reste convaincue que l’une des réponses à la problématique de la migration irrégulière est d’offrir des alternatives de formation professionnelle qualifiante et des emplois salariés aux jeunes migrants potentiels ou migrants de retour volontaires pour une réinsertion durable ».

Giula Piccion, chargée de Projet/OIM

Pour sa part, la chargée de Projet/OIM, Giula Piccion, au nom de la représentante de l’OIM en Guinée, a fait savoir que ce geste est un tournant dans la lutte contre le fléau de la migration irrégulière. « Ces deux événements représentent pour nous un tournant décisif dans le processus de réintégration socioprofessionnelle des jeunes. Il est certes important de sensibiliser les jeunes sur les risques liés à la migration irrégulière, mais aussi indispensable de promouvoir des opportunités locales existantes, la formation professionnelle, les stages pratiques et l’entrepreneuriat des jeunes », a dit la chargée de Projet/OIM.

Même son de cloche chez Frigui Camara, directeur de Micro-réalisations de la Commune de Ratoma. « Nous nous réjouissons de cette rénovation de ces quatre classes du CFP de Kipé et au lancement de la session de formation de 41 apprenants en Cuisine-Restaurant au Centre National de Formation Touristique et Hôtelière (CENFOTH), réalisés par l’OIM sous le financement l’Agence Italienne de Coopération au Développement. Il faut le dire, ce projet s’inscrit dans la politique de renforcer la capacité de notre système éducatif dans le domaine de la formation professionnelle et il est question aussi de maîtriser une migration sûre ».

Diallo Thierno Moussa, migrant retourné de l’enfer Libyen

Diallo Thierno Moussa, migrant retourné de l’enfer Libyen, bénéficiaire de cette session de formation en Cuisine-Restaurant, a dit sa joie de retrouver l’espoir à travers ce projet. « Je suis en Guinée depuis deux ans. Je suis content de l’OIM parce que c’est elle qui m’a enlevé de cette souffrance que j’endurais en Lybie. A mon arrivée à Conakry, ils m’ont demandé quel est le travail que je voulais faire, je leur ai dit que c’est la restauration parce que pendant mon parcours, c’est ce que je faisais. C’est ainsi que l’OIM m’a appuyé jusqu’à ce que je suis fier de dire que je ne suis plus migrant mais plutôt un entrepreneur aujourd’hui. Je suis content de bénéficier encore de cette session de formation en Cuisine-Restaurant au CENFOTH de Kipé », a-t-il laissé entendre.

Léon Kolié pour Guineematin.com

Tl: 661 74 99 64

Facebook Comments Box