Conakry : l’ONG « Protégeons les Droits Humains » s’implique dans la prévention et la résolution des conflits

En Guinée, le tissu social s’est effrité à cause des remous sociaux, des conflits ethniques et des crises sociopolitiques. Le vivre ensemble étant fortement menacé dans notre pays, l’ONG « Protégeons les Droits Humains » (PDH) à travers son projet « Asseyons-nous et discutons », financé par Osiwa Guinée, fait de la sensibilisation et de la prévention des conflits son cheval de bataille.

C’est dans ce cadre que les pairs éducateurs du quartier Enta marché, dans la commune de Matoto, ont procédé hier, samedi 04 juillet 2020, à la sensibilisation des habitants de cette partie de Conakry sur la prévention et la résolution des conflits, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Après deux mois d’arrêt de ses activités à cause de la pandémie du Coronavirus, le projet « Asseyons-nous et discutons » a repris avec la mise en œuvre des séances de sensibilisation et d’information des citoyens dans 16 quartiers de Conakry et Dubréka dont la première étape a débuté par les habitants des quartiers de Dar-Es-Salam, Kaporo-rails, Baïlobaya et Enta-marché.

Moussa Soumaoro, responsable des programmes de l’ONG PDH et chargé de la communication du projet « Asseyons-nous et discutons »

Moussa Soumaoro, le responsable des programmes de l’ONG « Protégeons les Droits Humains » (PDH) et chargé de la communication du projet « Asseyons-nous et discutons », a indiqué que l’idée de ce projet remonte à 2018 et fait suite aux conflits à connotation communautaire dans notre pays. « Nous pensons que ces sensibilisations, ces réunions et assemblées communautaires permettront à nos parents de se regrouper régulièrement pour parler de paix afin de restaurer le tissu social effrité et de résoudre pacifiquement les conflits sociaux à la base.

Nous allons continuer avec les réunions communautaires que les champions de la paix vont organiser ; ces champions de la paix sont les imams, les sages, les chefs de quartiers qui vont réfléchir sur les problèmes qui existent dans le quartier (c’est-à-dire s’il y a des conflits qui opposent différentes familles), essayer de résoudre ces problèmes sans aller à la police, à la gendarmerie ou à la justice. Ce projet, c’est en quelque sorte la promotion des mécanismes traditionnels de prévention et de résolution des conflits », a-t-il dit.

Mamadou Djouma Diallo, point focal de l’ONG PDH à Enta marché

Pour sa part, Mamadou Djouma Diallo, le point focal de l’ONG « Protégeons les Droits Humains » à Enta marché a fait savoir que les habitants de son quartier sont souvent en conflit par rapport à la gestion des eaux usées. C’est pourquoi, son équipe a fait le porte à porte pour sensibiliser les ménages sur les mécanismes traditionnels de prévention des conflits.

« Pour la journée d’aujourd’hui, nous avons commencé la sensibilisation par rapport à la gestion des eaux usées qui oppose plusieurs familles. Nous avons sensibilisé les parents pour qu’ils cultivent la paix et consolident les bonnes relations de voisinage. Ils ne doivent pas se mettre en conflit pour une histoire banale qui est celle de la gestion des eaux usées. On leur a dit qu’il n’est pas bon de jeter les eaux usées n’importe où ; car, elles sont sources de maladie et de pollution de l’environnement. L’initiative de l’ONG Protégeons les Droits Humains est à saluer ; et, nous sommes prêts à prôner les messages de paix », a-t-il promis.

Après avoir été sensibilisé par les pairs éducateurs de son quartier sur la préservation de la paix, Kabinet Doumbouya, s’est dit satisfait de cette initiative.

Kabinet Doumbouya

« On ne doit pas se faire du mal, tout le monde doit être dans la paix et cultiver le respect. Bien avant le passage des pairs éducateurs chez nous, on sensibilise nos enfants sur les bonnes manières. Il n’y a aucun problème avec les voisins, tout va bien entre nous. Je suis satisfait de voir cette ONG promouvoir les mécanismes traditionnels de prévention des conflits, on ne doit pas se poursuivre en justice pour certains problèmes qui peuvent se régler en famille ou dans le quartier », a-t-il dit.

Il faut rappeler que cette phase de la sensibilisation va durer trois (03) mois et au total, 304 leaders communautaires seront déployés sur le terrain pour toucher 1 500 familles.

Siba Guilavogui pour Guineematin.com

Tél. : 620 21 39 77/ 662 73 05 31

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