Conakry : risque de propagation du COVID-19 à travers le football

L’interdiction des regroupements de plus de 20 personnes et les différents appels au respect des mesures barrières pour se prémunir contre l’épidémie de coronavirus sont loin d’être respectés à Conakry. Dans plusieurs quartiers de la capitale guinéenne, des matchs de football continuent de se jouer au quotidien en dehors de toute mesure de protection. Un terrain fertile pour la propagation de la maladie, mais qui semble être ignoré par les autorités du pays, a constaté Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Depuis quelques semaines, le football professionnel est à l’arrêt en Guinée. Les autorités sportives ont décidé de suspendre le championnat national de ligue 1 et de ligue 2 avant même la déclaration de l’état d’urgence dans le pays. Une mesure qui vise à lutter contre la propagation de la pandémie du COVID-19 dans le pays. Cependant, le football amateur se poursuit comme si de rien n’était.

En ignorant toutes les mesures préventives édictées par l’OMS et celles annoncées par le président de la République, de nombreux jeunes se retrouvent chaque jour sur les terrains des quartiers et même dans la rue pour jouer au foot. Ils n’en sont peut-être pas conscients, mais ils prennent ainsi de gros risques. Car, si un seul joueur est atteint de la maladie, il peut contaminer tous les autres avec lesquels il se frotte tous les jours.

Le malheur est que cette situation se passe au vu et su de tout le monde, et les autorités ferment les yeux là-dessus. Interpellé sur le sujet, Dr Bouna Yattassaye, directeur général adjoint de l’agence nationale de sécurité sanitaire, rejette la responsabilité sur les élus locaux. « Nous, nous faisons les procédures et on conseille le gouvernement, et le gouvernement prend des dispositions. Pour leur application, il faut la sensibilisation pour que les gens comprennent.

Pour faire respecter les consignes, il faut l’implication des chefs de quartiers, des maires et de la sécurité. A notre niveau, à chaque fois que nous constatons que les mesures ne sont respectées, nous informons les autorités. Ce que ces jeunes font, c’est un gros risque. Nous avons dit et répéter que les regroupements peuvent faciliter les contaminations. Donc, il faut éviter les contacts au maximum », a-t-il laissé entendre.

Il assure que cette situation est prise au sérieux par l’ANSS et promet que la structure veillera à y mettre fin très prochainement. « La prochaine fois, nous allons signaler de tels cas au comité interministériel pour que des dispositions rigoureuses soient prises. Nous serons obligés de demander à la gendarmerie et à la police de sortir pour patrouiller dans les quartiers », a prévenu Dr Bouna Yattaye.

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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