Conakry: une femme trimballe son mari au tribunal pour consommation d’alcool

L’alcool est à l’origine de nombreux différends dans les couples, conduisant parfois au divorce. Le couple Alphonse Lamah et Madeleine Théa, s’est retrouvé au tribunal de Dixinn à cause du comportement du mari, accusé de prendre un verre de trop. L’affaire a connu son épilogue hier lundi, 27 août 2018, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Après une dispute entre les deux conjoints, Madeleine Théa a porté plainte contre son mari au commissariat de police de Wanindara, dans la commune de Ratoma. Alphonse Lamah est accusé de coups et blessures volontaires alors qu’il était en état d’ébriété.

En effet, ces époux se sont mariés il y a de cela 5 ans. Après avoir vécu ensemble pendant des mois, Madeleine s’est rendu compte que son mari est un ivrogne. Ne pouvant pas supporter l’attitude de monsieur Théa quand il est ivre, la bonne femme a convoqué une assise au cours de laquelle, le mari a pris l’engagement ferme, la main sur la bible, de ne plus boire de l’alcool, apprend-on. Un accord est signé entre les deux parties. En cas de « parjure », le mari serait déposé à la police.

Mais, l’habitude est une seconde nature, a-t-on coutume de dire. Le samedi 11 août 2018, Alphonse Lamah est allé prendre sa dose. Ivre, il est rentré à la maison en titubant et en poussant des cris et des injures. Ainsi, pour mettre en application l’accord qui lie les deux parties, Madeleine Théa est allée se plaindre au poste de police de Wanindara.

Pour donner beaucoup plus de célérité à sa plainte, la bonne femme se présente à la police avec deux barres de fer que son mari aurait utilisé pour la rouer de coups.

Interpellé par la police, Alphonse Lamah est aussitôt mis sous mandat de dépôt à la maison centrale de Coronthie.

Son procès s’est tenu hier lundi à Dixinn où il est poursuivi pour des faits de coups et blessures et volontaires. A la barre, Alphonse Lamah a nié les faits de coups et blessures volontaires à laide de barres de fer, présentés à la police et au tribunal en guise de scellés. « Oui j’ai bu ce jour là. Mais, je ne l’ai pas touché ma femme. Même dans la chambre, je n’ai pas pu accéder ce jour, à plus forte raisons pour porter main sur elle ».

A son tour, Madeleine Lamah a reconnu a eu à se dédire tout en expliquant ses motivations. « Je ne pensais pas que cela allait prendre une telle ampleur. J’ai envoyé les barres de fer à la police pour dramatiser la situation, pour que la police le corrige très bien. Même à la police, je ne voulais pas qu’on l’emprisonne. J’ai voulu juste l’intimider. Mais, cela a dépassé mes limites. C’est pourquoi je vous présente mes excuses et je vous prie de le libérer pour que je puisse rentrer avec lui à la maison aujourd’hui », a sollicité la plaignante.

Contre toute attente, le procureur Alsény Bah dira que le mari a bel et bien administré des coups à sa femme. C’est pourquoi « je demande au tribunal de le condamner à 2 ans d’emprisonnement », a-t-il requis.

Au terme de l’audience, le prévenu a été finalement relaxé pour délit non constitué, après avoir passé deux semaines de détention. L’on se demande désormais quelle va être la suite de leur aventure. Alphonse va-t-il renvoyer Madeleine ? Va-t-il la garder malgré tout ? Son amitié avec la bouteille va-t-elle connaitre sa fin ? Autant de questions qui taraudent les esprits de nombreux observateurs.

Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel: 654 416 922/664 413 227

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