Conflit domanial à Kobaya : le ministère de la ville répond aux accusations de Maïmouna Soumah

Lamine Diakité, directeur national des domaines et du Cadastre
Lamine Diakité, directeur national des domaines et du Cadastre

Comme annoncé dans un précédent article, madame Maïmouna Soumah, une citoyenne guinéenne résidant en Angleterre, accuse le ministère de la ville et de l’aménagement du territoire de partie pris dans le conflit domanial l’opposant au jeune frère du ministre Dr Ibrahima Kourouma et au gendarme, lieutenant-colonel Togbacé Mahomy. La dame assure que les responsables de ce département ont aidé ses adversaires à lui exproprier trois parcelles situées au quartier Kobaya, dans la commune de Ratoma.

Le directeur national des domaines et du cadastre (DOCAD), l’un des mis en cause dans cette affaire, a réagi à ces accusations dans un entretien qu’il a accordé à Guineematin. Lamine Diakité dément catégoriquement la version de Maïmouna Soumah et livre sa part de vérité.

« Lorsqu’on a été saisis par madame Soumah pour identification de ses parcelles, nous avons immédiatement envoyé des cadres sur le terrain. Et dans cette mission de terrain, nous avons produit un premier rapport qui disait que sur le terrain, il y avait une véritable confusion. Mais en réalité, c’est juste une appréhension qu’il y a entre eux. Le jeune frère du ministre, du nom d’Amara Kourouma, a un plan de masse qui prouve qu’il a acquis les parcelles 27 et 28 le 26 janvier 2009. Madame Maïmouna Soumah a clôturé les parcelles 25, 26, 27 et 28 du lot 22 du plan cadastral de Kobaya village sur 4 à 5 rangées de briques, étant donné qu’elle détient un plan de masse que la direction communale de la construction et de l’habitat de Ratoma lui a délivré pour les parcelles 24 et 25 du même lot en date du 20 mai 2008.

Donc, en clair, le frère du ministre a les parcelles 27 et 28 et dame, conformément aux documents qu’elle détient, a les parcelles 24 et 25 du même lot. En définitive, comme je l’ai dit dans mon rapport qui est adressé au ministre de la ville et de l’aménagement du territoire, de toutes ces situations, nous avons conclu ce qui suit : constatant un conflit domanial dans la gestion foncière de ce lotissement, il serait souhaitable que les concernés saisissent une institution judiciaire qui pourra trouver les voies et moyens aboutissant à la manifestation de la vérité. Lorsque ces citoyens auront leur droit de jugement délivré par la justice, ils pourront se mettre en rapport avec la puissance publique pour procéder à la régularisation de la situation administrative de ces parcelles.

La dame a le plan de masse des parcelles 24 et 25 ; le frère du ministre Amara Kourouma a les parcelles 27 et 28. Donc, normalement, il ne doit pas y avoir de problème. Mais, à notre étonnement, madame Soumah a clôturé ses domaines (parcelles 24 et 25) mais aussi ceux de monsieur Amara Kououma. Sinon, en fonction du plan de masse que la commune lui a donné, la dame doit libérer les parcelles 27 et 28 au compte du frère du ministre. Je suis même allé très loin dans mon rapport en disant qu’étant donné que la parcelle 25 fait l’objet de plan de masse au compte de madame Maïmouna Soumah, le gendarme qui a construit sur les lieux et qui a même créé une voie d’accès sur le domaine, doit normalement libérer cette parcelle au profit de madame Soumah. Elle aussi doit libérer les parcelles 27 et 28 au profit du frère du ministre », a expliqué le responsable de la DOCAD.

Propos recueillis par Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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