Un conflit a éclaté la semaine dernière entre agriculteurs et éleveurs dans les sous-préfectures de Yendè Millimou et Kondiadou, tous relevant de la préfecture de Kissidougou. Il a causé d’importantes pertes pour les éleveurs, a appris le correspondant de Guineematin.com dans la préfecture.
Selon le commandant Mory Dioubaté, responsable de la Compagnie de Gendarmerie Territoriale de Kissidougou, les violences ont eu lieu le jeudi, 09 avril 2020, dans deux villages de la sous-préfecture de Yendè Millimou et deux autres relevant de la sous-préfecture de Kondiadou. Plusieurs agriculteurs se sont mobilisés pour aller incendier les parcs à bétail appartenant aux éleveurs.
« J’étais à mon bureau lorsque j’ai reçu un appel de monsieur le sous-préfet de Kondiadou m’informant qu’à l’heure où il me parlait des citoyens des localités concernées étaient en train de mettre le feu sur les parcs des éleveurs qui sont installés dans ces zones. Aussitôt, j’ai informé le procureur de Kissidougou qui nous a demandé d’ouvrir une enquête autour de ça.
Maintenant, nous avons constitué des équipes d’enquête composées d’agents de la gendarmerie territoriale et de l’escadron mobile N°20. Ces agents ont été déployés sur le terrain, ils ont trouvé que les parcs sont complètement brûlés avec leur contenu. Une dizaine de parcs sont partis en fumée avec leur contenu », a indiqué l’officier de la gendarmerie.
Après ces violences, la gendarmerie a déployé des agents dans les localités concernées, où ils ont procédé à l’interpellation de plusieurs suspects. Ce qui a attisé la colère des villageois, qui se sont mobilisés pour aller manifester devant la gendarmerie de Kissidougou. « Quand j’ai appris qu’il y a des citoyens de ces contrées qui sont en train de se mobiliser pour venir protester contre l’interpellation des citoyens qui se trouvent avec nous, j’ai aussitôt appelé les deux maires de Yendè Millimou et de Kondiadou pour leur dire d’empêcher leurs citoyens de venir à Kissidougou.
Parce que le dossier est en phase d’instruction et nous sommes dans un période d’état d’urgence, qui interdit les regroupements de plus de 20 personnes. Donc, j’ai insisté que les responsables locaux empêchent les manifestants de venir à Kissidougou, mais ils n’ont pas réussi à les en empêcher. Ils sont arrivés en grand nombre à Kissidougou dans l’intention de venir protester devant la gendarmerie. En raison de l’état d’urgence en vigueur, j’ai ordonné à mes hommes de les disperser. L’escadron mobile N°20 a réussi à les disperser à coups de gaz lacrymogène », a dit le commandant Mory Dioubaté.
Selon lui, les enquêtes sont en cours pour déterminer la nature des dégâts causés et les personnes impliquées dans cette situation.
De Kissidougou, Niouma Paul Léno pour Guineematin.com
