Congé forcé dans les écoles : une perte pour les enseignants des écoles privées de Fria

Depuis le jeudi 2 février, à l’image de toutes les écoles du pays, celles de la cité de l’alumine sont fermées, élèves et enseignants contraints de rester à la maison, a constaté Guineematin.com, à travers sa correspondante locale.

Le congé forcé décrété par le gouvernement est très mal accueilli tant chez les élèves que chez les enseignants de Fria. Si tous se sentent négativement touchés, les enseignants des écoles privées sont les plus préoccupés parce qu’ils sont rémunérés par heure de travail. « Les congés forcés ne nous apportent rien, nous les professeurs des écoles privées. Nous signons quand nous enseignons. Si on n’enseigne pas, on ne signe pas, ce qui veut dire qu’on ne sera pas payé, alors que nous vivons que de cela. Nous ne sommes pas comme les fonctionnaires qui restent à la maison et prennent leur salaire à la fin du mois. C’est une énorme perte pour nous. Moi par exemple, je sillonne quatre écoles privées pour pouvoir signer plusieurs heures. Si je pense à ce que je perds pendant ces jours de congés inutiles, ça me fait mal au cœur », dénonce monsieur Barry, professeur de français dans les différents établissements privés, estimant que « ce gouvernement n’est pas du tout intelligent ».

Parmi ces enseignants « perdants » des congés, figure la classe des retraités qui, au lieu de profiter de leur retraite, dispensent des cours dans les établissements privés pour arrondir leur fin du mois. « Je suis à la retraite depuis 2012. Vous savez comment ça se passe dans ce pays quand on est à la retraite. Ce que l’État me paie ne me suffit pas et ne m’a d’ailleurs jamais suffit puisque je suis à la retraite et difficilement j’ai pu construire une petite maison de deux chambres. Par manque de moyens et ayant une lourde charge familiale, je me sens obligé de dispenser des cours de français et d’éducation civique dans les établissements privés. Avec ces congés forcés comment je vais combler ce vide ? », s’est interrogé Mr Kourouma.

Chez les fondateurs de ces écoles, les avis sont partagés. Certains comptent payer ces heures à condition que les professeurs organisent des cours de rattrapage. « Si les professeurs organisent des cours de rattrapage pour compenser les heures perdues, je ne vois pas pourquoi je ne vais pas les payer. Mais, au cas échéant, je ne ferai rien parce que dans le privé, c’est le travail qu’on paie », a martelé Mr Camara, co-fondateur d’une école privée.

La situation de ces enseignants interpelle les responsables du secteur éducatif de notre pays. Ils sont laissés pour compte en ce qui concerne les jours de congés et de fériés, ces jours ne sont pas payés par les fondateurs, alors que la scolarité mensuelle d’un élève est payée sans tenir compte des jours de congés ou fériés…

De Fria, Djenabou Diallo pour Guineematin.com

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