Controverse autour du PNDES : « vous rêvez », disent les UFDGistes ; « ce sont les rêveurs qui font le monde », répliquent les RPGistes

Les débats sur le plan national de développement social se poursuivent à l’Assemblée nationale. Et, devant Madame la ministre du plan et de la coopération internationale, Hadja Mama Kanny Diallo, entourée de quelques uns de ses collègues du gouvernement, le débat a vraiment « chauffé », rapportent les journalistes de Guineematin.com qui sont déployés au parlement.

Dès l’ouverture de la séance des questions, les députés Ousmane Gaoual Diallo, Dr Alpha Mamadou Baldé, Kalémodou Yansané, tous du groupe libéral démocrate (UFDG), la principale formation de l’opposition, ont indiqué que ce plan n’est pas réalisable.

Le premier, Ousmane Gaoual Diallo, va plus loin, et parle d’un cuisinier par rapport aux recettes, faisant allusion à l’équipe dirigeante et au Président de la république qu’il demande de mettre à la retraire.

Pour Dr Baldé, « ce document manque de plusieurs données en vue d’évaluer les impacts sur le terrain. Il s’agit par exemple du taux de couverture électrique, d’eau courante, de produits manufacturés, de routes bitumées, … ».

Prenant la parole bien après lui, Kalémodou Yansané, qualifie le plan d’utopique, en faisant référence aux remarques relayées par ses prédécesseurs.

Pour autant, du côté de la majorité présidentielle, c’est la satisfaction et la concrétisation d’une politique réussie à l’actif du gouvernement en place.

La députée Dr Djalikatou Diallo tout comme l’H.Elhadj Diao Kanté met l’accent sur la consistance du contenu du document. Ces députés ont souhaité tout comme le doyen Elhadj Ibrahima Sila Bah de l’étendre au-delà de 2020. Ces documents veulent connaitre le cout de réalisation

Le député Bah Ficher s’interroge pour sa part du retard pris dans la mise en œuvre de ce document, étant donné qu’il couvre la période 2016-2020.

Pour la députée Hadja Aïssata Daffé, la Guinée doit s’atteler à la mise en place d’un laboratoire national des mines pour permettre au pays de mieux profiter de ses ressources minières.

L’H. Dr Ousmane Kaba, appuie son intervention sur l’amélioration de la gouvernance soutenue par des projets bien élaborés. Se demande sur la possibilité pour le secteur privé de réaliser le financement du PNDS à hauteur de 38%.

La députée Marie Anne Fofana, elle a articulé ses questions sur l’accord portant création de l’Institution de la Mutuelle Panafricaine de Gestion des Risques. Cette députée demande les dispositions prises par le gouvernement pour sauver les populations en cas de catastrophe.

L’H.Dr Ben Youssouf Kéïta, en sa qualité de médecin veut bien connaitre la part réservée à la santé. Il dénonce par ailleurs l’absence des autres ministres dans la salle pendant les débats sur le PNDS. Dr Kéïta déplore l’agression environnementale par un envahissement d’immeubles à Conakry. S’il se félicite des belles annonces sur la réalisation d’aéroports nationaux, d’un chemin de fer Conakry-Bamako-Bobo Djoulasso, ce député met en garde contre la destruction de l’environnement.

L’Honorable Ibrahima Lélouma Diallo, a mis l’accent sur les risques et se demande comment avec une population malade, le PNDS peut être mis en œuvre.

Le député Mohamed Aliou Bah, pointe un doigt sur la gestion des déchets. Il explique la dangerosité de la décharge de la minière. Après analyse, cette décharge a été qualifiée de première décharge catastrophique dans le monde. Il rappelle les efforts menés par son collègue, Sékou Benna Camara pour sa fermeture, mais se voit confronter à des obstacles.

L’Honorable Bah, reste largement sceptique pour la réalisation du PNDS. « Comment voulez-vous réaliser 1000 km de route en 3 ans, alors qu’il ya un tronçon de 9 km, Sonfonia-Kagbelen, ouvert depuis 7 ans, mais qui n’est pas fini. »

Pour le député Demba Fadiga, le délai de réalisation n’est pas un problème mais plutôt au niveau des cadres. Des projets comme Monchon, Kaback et autres n’ont jamais abouti.

Dénonce les surestaries appliqués contre les bateaux et dont les frais se répercutent sur le consommateur. De passage, le député lance une pique à ses collègues sceptiques. « Ce sont les rêveurs qui ont construit le monde. »

Le député Mouctar Diallo, après avoir souligné quelques préoccupations liées à la faisabilité du PNDS, dit « marquer son soutien au document ». Les débats se poursuivent…

Depuis l’Assemblée nationale, l’équipe de Guineematin.com

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